La Tour/Le Pâquier pleure un président dévoué
Atteint d'un cancer, le président du club Bernard Steinhelber est décédé dimanche. La nouvelle a suscité beaucoup de réactions en Gruyère.
Il était une figure incontournable du club. De jeune junior à président du club, en passant par entraîneur, responsable technique ou financier, Bernard Steinhelber s'est dévoué corps et âme pendant des décennies pour son équipe fétiche: le FC La Tour/Le Pâquier. "Il a vraiment porté toutes les casquettes", acquiesce Jean-Pierre Wehren, qui occupait la présidence avant Steinhelber. "Chaque fois qu'il fallait quelqu'un pour travailler autour du terrain, c'était le premier à venir."
Ses années de bon service ont fait de Bernard une présence dont tout le monde se souvient dans l'équipe. "Quand je jouais en junior, c'était la personne qui était toujours derrière le goal adverse", se remémore Maxime Afonso, ancien capitaine du FC Bulle et nouvel entraîneur de l'équipe de 2ème ligue. "On allait célébrer les goals avec lui. Il était tellement amoureux des joueurs et du club qu'il était là à tous les déplacements."
Un côté paternel
"Avec l'annonce de son décès, il y a énormément d'anciens joueurs qui m'ont envoyé des messages pour me dire qu'ils étaient tristes d’apprendre la nouvelle", confie Valon Ramabaja, capitaine de l'équipe. "Du moment que tu arrivais dans le club, tu étais directement très vite attaché à Bernard. Il avait une relation un peu paternelle avec tous les joueurs. Il était rarement négatif, même quand ça ne se passait pas forcément bien."
Atteint d'un cancer, le président s'est battu jusqu'au bout pour soutenir le club et ses joueurs, en particulier lors de la finale de la Coupe fribourgeoise, en mai dernier. Une soirée dont tous se souviennent. Maxime Afonso a assisté à la victoire des Gruériens alors qu'il avait déjà signé son contrat d'entraîneur pour la saison suivante: "ce match était clairement pour Bernard. Quand ils marquaient des goals, ils allaient fêter avec lui. À la fin, ils ont levé la coupe avec lui, c'était magique. Il rêvait de le faire et il l'a fait."
Après cette victoire, La Tour/Le Pâquier a joué le 1ᵉʳ tour de la Coupe de Suisse face au Stade nyonnais. Mais l'état de santé de Bernard Steinhelber l'empêche d'assister au match. "Gagner la coupe fribourgeoise et faire ce match en Coupe de Suisse, c'était vraiment quelque chose qui lui tenait à cœur", se souvient Jean-Pierre Wehren. "C'était vraiment un crève-cœur de se dire qu'il ne pouvait plus venir au bord du terrain."
Un gagnant dans l'âme
"Il a toujours été un compétiteur et un gagnant dans l’âme", ajoute Maxime Afonso. "Il avait tellement hâte de nous voir commencer et il espérait qu'on fasse le mieux possible. Il y a ce petit regret-là qu'il ne soit pas là pour voir comment on évolue. Je pense qu'il aurait été fier de voir l'équipe qu'on est."
Pour beaucoup, il est difficile d'accepter que le visage du club s'en soit allé. "Il avait toujours une pointe d'humour, une facilité de contact. Il arrondissait toujours les angles", décrit Jean-Pierre Wehren. "C'était vraiment quelqu'un de très agréable et apprécié de tout le monde. Il arrivait à tirer tout un comité ou tout un club avec lui dans la bonne humeur."
Mais pas question de relâcher les efforts maintenant. Pour l'ex-président, le club doit continuer de tourner: "on va le faire pour Bernard. Le club est très sain. Il y a beaucoup de gens qui gravitent autour, donc ça va continuer. Malgré son absence qui va être très remarquée."
