Les occupants de l'Université de Fribourg vont s'en aller

Les étudiants occupant le hall du bâtiment Pérolles 21 vont partir. Ils s'entretiennent avec la rectrice.

Une quarantaine de personnes occupent le hall du bâtiment Pérolles 21. © Unifr

Après Lausanne, Genève ou encore Berne, c'est désormais aussi à Fribourg que les étudiants se mobilisent pour la Palestine. Depuis ce lundi à 11h30, plus de quarante personnes occupent le hall du bâtiment Pérolles 21 de l'Université.

Sur place, les personnes présentes se sont ralliées, applaudissant les prises de parole et chantant leur soutien à la communauté palestinienne. Des slogans tels que "nous sommes tous des enfants de Gaza" ont résonné. Plusieurs petits groupes, assis sur le sol, ont utilisé des feutres et des pots de peinture mis à disposition pour créer des banderoles de protestation. À l'extérieur, une étudiante s'est penchée sur le goudron pour y inscrire "Free Palestine" à la craie.

Chacun son rôle

Des rôles ont été attribués à quelques participants. Pour les distinguer, trois brassards: le rouge, dit l'équipe "care" (soins), qui s'occupe du bien-être des occupants ; le bleu, qui se charge des négociations avec le rectorat et du contact presse ; et le vert, qui négocie avec la police le cas échéant.

Pour le reste, chacun est libre de venir apporter son soutien, tant qu'il ou elle respecte la charte mise en place. Celle-ci rappelle, par exemple, qu'il s'agit d'une manifestation pacifique et que personne ne peut parler aux médias en dehors de l'équipe dédiée.

Plus de lien avec Israël

À l'image des mobilisations à travers le pays, les occupants demandent un boycott académique des institutions israéliennes "tant que le droit international et les droits humains ne sont pas respectés", ainsi qu'un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza. 

Les étudiants veulent aussi que l'institution retire la plaque commémorative située dans le bâtiment de Miséricorde, au nom de Chaim Weizmann, l'un des fondateurs de "l'État colonial d'Israël" et "leader sioniste militant pour l'occupation des territoires palestiniens". Ils demandent également à renommer la Conférence Chaim Weizmann organisée par le département de chimie. Les étudiants demandent par ailleurs l'instauration d'une politique proactive pour l'accueil des étudiants et des chercheurs palestiniens, à l'image de ce qui avait été mis en place pour les Ukrainiens.

Les étudiants vont quitter les lieux ce soir. Le mouvement de contestation baptisé Coordination estudiantine pour la Palestine a été entendue, d'après une de ses portes-paroles. Les manifestants demandaient à rencontrer la rectrice Katharina Fromm. Cette dernière a accepté d'ouvrir le dialogue. Elle en a reçu un peu moins d'une dizaine vers 19h.

Quelques heures avant, un porte-parole de l'université à Keystone-ATS avait indiqué qu'il était certain que les manifestants et les manifestantes devraient quitter les locaux en fin d'après-midi afin que de fermer aux horaires habituel. La police est présente sur les lieux depuis 13h15.

"L'association organisatrice n'est pas connue de l'Unifr et nous en ignorons la composition. Nous n'entrerons donc pas en matière pour le moment, mais sommes ouverts à une discussion en présence de l'AGEF (ndlr: l'association générale des étudiants et étudiantes de l'Université de Fribourg)", avait ajouté le porte-parole.

Frapp - Mattia Pillonel / Théo Charrière
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