Pâtisserie: des repreneurs potentiels pour Cakelicious

L'entreprise fribourgeoise vend ses stocks et cessera ses activités. Mais elle suscite l'intérêt côté romand et alémanique.

Cakelicious avait jusqu'à 7'000 références dans ses stocks. Il en compte encore 5'000 © Radio Fribourg

Karin Cretegny, la cogérante avec son mari Ruben de Cakelicious, ne touche pas terre. Il y a quelques semaines, l'entreprise fribourgeoise spécialisée dans la vente de fournitures pour la pâtisserie annonçait via sa newsletter qu'elle cessait ses activités après 12 ans, avant d'accumuler des dettes et de finir en faillite.

Depuis, les ventes explosent. Un peu frustrant évidemment! Mais les messages ultra-positifs des clients apportent un peu de baume au cœur. Et puis, des racheteurs potentiels sont aussi sortis du bois, séduits par le blog de l'entreprise. L'un en Suisse romande, l'autre côté alémanique. "Rien n'est fait pour le moment", tempère Karin Cretegny, "mais des négociations sont en cours". 

Plus grosse épine dans le pied du couple: le bail commercial de ses locaux de 1'500 mètres carrés. Il court jusqu'en 2029. Faute de trouver un successeur, il pourrait leur rester sur les bras encore un moment. "Et vu le volume, je vous laisse imaginer le loyer", ironise Karin. Là aussi, les cogérants tentent de trouver des repreneurs.

"Nous voulons rester droits dans nos bottes", martèle Karin Cretegny. Et payer jusqu'au bout les salariés, licenciés pour fin juin. Une collaboratrice, enceinte, sera couverte jusqu'à la fin de son congé maternité. Quant aux apprentis, l'une a déjà retrouvé une place, l'autre, en préapprentissage, cherche une entreprise formatrice pour la rentrée prochaine.

L'entreprise veut aussi éviter toute dette envers les fournisseurs, avec qui elle entretenait d'excellentes relations. "On a vécu des rencontres incroyables", se souvient Karin. "J'ai voyagé pour rencontrer certains fournisseurs".

Une concurrence féroce

Mais la belle aventure se termine. Des hauts et des bas, la société basée à Vuisternens-en-Ogoz en a connu depuis sa création en 2012. Pendant 5 ans, elle exploite un magasin physique à Bulle, qu'elle ferme au début de la pandémie de Covid. Depuis, elle s'est focalisée sur la vente en ligne, avec des pics de commandes, justement pendant la période de semi-confinement. Elle a réalisé encore un bel exercice en 2023, avant de voir ses chiffres chuter de 6% en 2024.

Le coup de grâce est venu à Pâques, l'une des périodes les plus importantes de l'année. Mais Cakelicious enregistre un quart de commandes en moins par rapport à la moyenne habituelle.

Cette aventure nous a fait grandir

La faute aux sites chinois qui pratiquent des prix ridiculement bas. En cause aussi l'inflation. Tout augmente, et en particulier le chocolat. Cakelicious en a écoulé jusqu'à 4 tonnes par an, mais avec un prix au kilo passé de 18 à 50 francs, impossible, même en réduisant les marges au minimum, de continuer à en vendre.

Le couple n'a toutefois pas de regret. "Cette aventure nous a fait grandir", affirme Karin, qui, une fois ses affaires réglées, se voit bien à la tête d'un nouveau projet, mais pas forcément à son compte. Ruben, lui, cherche un emploi d'informaticien, son métier de base. Avec un statut de salarié!

RadioFr. - Sarah Camporini
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