Deux artistes de Riaz dans un ouvrage inédit sur le tatouage

David Mottier et Johann Morel du studio Rainbow Tattoo figurent parmi la trentaine d'artistes du livre "Swiss Tattoo", fraîchement publié.

David Mottier et Johann Morel pratiquent dans leur salon le tatouage de style traditionnel américain, caractérisé par ses grosses lignes et ses couleurs vives. © Frapp

"Y a-t-il un tatouage suisse?". C'est le fil rouge du journaliste Clément Grandjean, qui signe "Swiss Tattoo: le graphisme dans la peau" (Helvetiq), un ouvrage passionnant sur la scène du tatouage dans notre pays. Trente-deux portraits de tatoueurs complètent cette perspective inédite.

Parmi cet échantillon, on retrouve David Mottier et Johann Morel. Le binôme a ouvert au printemps 2021 le studio Rainbow Tattoo, à Riaz. Sa spécialité? Le style traditionnel américain, avec ses lignes épaisses et ses contrastes de couleurs.

La fondue dans la peau

Derrière la vitrine dorée du salon gruérien, chacun a toutefois ses thèmes de prédilection. David Mottier puise son inspiration dans le folklore. À 37 ans, le natif de Château-d'Oex a par exemple tatoué une soixantaine de caquelons à fondue. "Pour certaines personnes, c'est n'importe quoi!", pouffe-t-il.

Si le motif étonne, la démarche renvoie pourtant au rôle identitaire du tatouage. "Mes clients choisissent des dessins qui leur rappellent leur enfance et qui montrent leur attachement à leur pays", observe l'artiste, qui évoque ses propres souvenirs avec son grand-père dans le Pays-d'Enhaut et l'influence de la peinture paysanne sur son travail.

Des tattoos à toute épreuve

De son côté, Johann Morel s'est notamment passionné pour l'art japonais et le rock'n'roll. Pour le Chaux-de-Fonnier, la solidité du tatouage et l'harmonie de celui-ci avec le corps sont essentielles. "Mes clients, en général, sont très remplis", explique le Fribourgeois d’adoption, qui a exercé 10 ans chez Steel Workshop, à Morat.

Le trentenaire - baptisé old cool dans "Swiss Tattoo" - défend un certain pragmatisme. "On rend un service aux gens. À mon sens, le plus important est d'être reconnu pour la qualité de son travail et une attitude bienveillante envers les clients."

Quant à savoir si le tatouage helvétique existe, Johann Morel a son idée. "Ce serait réducteur de donner une seule définition. Il y a des courants variés issus par exemple du graphisme, mais ça ne signifie pas qu'il s'agit de styles suisses." Aujourd'hui, plus d'un millier de tatoueurs exercent en Suisse, selon Clément Grandjean.

Frapp - Alexia Nichele
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