Du glyphosate dans les cours d’eau fribourgeois

Sur 1200 prélèvements, environ 10% dépassent la limite fixée dans la loi. Les régions de plaine sont particulièrement touchées.

Un tracteur applique un produit pesticide. © KEYSTONE

Ces cinq dernières années, le Service de l’environnement a réalisé plus de 1200 relevés dans les ruisseaux et les rivières du canton de Fribourg. Résultat: dans environ 10% des cas, la valeur limite fixée dans la loi est dépassée. 

Si le sud du canton est épargné, la problématique touche surtout les régions de plaine en raison de l’utilisation du glyphosate dans l’agriculture, l’industrie, mais aussi les particuliers. 

Deux exemples : les relevés effectués dans le ruisseau de Corsalettes à Grolley ou dans la Glâne, à Villars-sur-Glâne, révèlent des résidus durant sept mois par an.

Si la limite légale est dépassée dans ces cas, le Service de l’environnement se veut rassurant. "Nous n’avons pas de signes de risques pour l’environnement", assure Elise Folly, cheffe du secteur des eaux superficielles. Elle souligne d’ailleurs que la valeur limite fixée dans l’ordonnance de la protection des eaux est beaucoup plus basse que le risque chimique. 

Des stations d’épuration regroupées

Concernant l'herbicide présent dans les cours d’eau, le canton n’a pris aucune mesure directe suite à ces dépassements. Ces relevés lui permettent toutefois de cibler les mesures à mettre en place. 

Elles passent par une information au public, et notamment les privés qui emploient chez eux des pesticides, vendus en libre accès. "Au niveau des particuliers, souvent on dose plus, ou on emploie ces produits au mauvais endroit", explique Elise Folly. Une campagne de sensibilisation a donc été lancée ce printemps à ce sujet. 

Des efforts doivent aussi être réalisés dans l’agriculture. La cheffe du secteur eaux superficielles fait savoir que des projets pilotes seront menés dans des exploitations afin de réduire les micropolluants. 

Quant aux stations d’épuration, le canton a l’objectif de les regrouper et de passer de 25 STEP à 8, explique Elise Folly. D’ici 2040, 90% de la population fribourgeoise devrait ainsi être raccordée à une station qui traite ces micropolluants. 

RadioFr. - Loïc Schorderet
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