Fribourg va finalement accueillir un enfant de Gaza
Sous pression, le Conseil d'Etat change sa position sur la question de l'accueil d'enfants gazaouis. Lundi, il s’est dit prêt à accueillir un patient.

"Le Conseil d'État fribourgeois réexamine favorablement l'appel de la Confédération et se montre prêt à accueillir l'un des 20 enfants de la bande Gaza acheminés vers la Suisse", annonce ce lundi le gouvernement fribourgeois. Il y a deux semaines, il avait pourtant dit non.
Une volte-face justifiée par les nombreuses réactions qu'ont provoqué cette décision à un an des prochaines élections? Pas du tout, répond Philippe Demierre, conseiller d'État en charge de la santé. "On est sensible aux appels positifs ou négatifs de la population. C'est notre travail. Mais on doit garder la tête froide et prendre les décisions qui s'imposent."
Le Conseil d'État a donc décidé d'accueillir un enfant de la Bande de Gaza, qui sera accompagné de ses proches-parents. "La situation médicale de l'enfant accueilli devra bien entendu être analysée pour correspondre aux possibilités de prise en charge de l'HFR", souligne le communiqué du canton.
Du soutien aussi pour les enfants fribourgeois
Le canton a également décidé d'allouer 100'000 francs, pris sur le fonds du Conseil d'État, pour la promotion de projets pour des associations fribourgeoises "actives dans le domaine de l'enfance en difficulté".
Il versera aussi une partie de cet argent à une institution palestinienne active sur place: l'Hôpital de Bethléem, qui participe aussi à accueillir des enfants meurtris par la guerre. "C'est important pour le Conseil d'État de participer aux soins des enfants aussi là-bas", explique Philippe Demierre. "Il y a une grande polémique pour un ou deux enfants ici, alors qu'il y en a des milliers là-bas qui souffrent."
Toujours dans le communiqué, le Conseil d'État précise finalement qu'un don anonyme de 100'000 francs sera versé à l'HFR. Une personne du canton, précise Philippe Demierre, sans en dévoiler plus. Les autres frais liés à l'accueil des proches-parents seront reportés sur les moyens affectés au contexte de l'asile.
Un premier non
Fin octobre, le gouvernement fribourgeois annonçait ne pas souhaiter prendre en charge les soins de jeunes palestiniens. Le Conseil d'Etat évoquait notamment un manque d'informations de la part de la Confédération, en charge de la coordination de l'opération. Une décision soutenue par les partis de droite, mais aussi critiquée, notamment par la gauche.
Le député François Ingold, président du groupe des Verts au Parlement, avait justement interpellé le gouvernement à ce sujet. Ce nouveau positionnement est une bonne nouvelle pour lui.
Une centaine de personnalités fribourgeoises avaient également envoyé une lettre au gouvernement pour lui demander de revenir sur sa décision. Parmi les signataires: Marc Devaud, ancien directeur de l'HFR. Il salue aujourd'hui la décision du Conseil d'État.



