Pôle Insertion+ a dix ans

La structure qui lutte contre le chômage de longue durée a suivi quelque 3000 personnes depuis sa création dans le canton de Fribourg.

Les bénéficiaires de la structure sont suivis par un tandem, formé d'un conseiller en personnel et d'un assistant social (image d'illustration). © KEYSTONE

Plus de 50% des bénéficiaires de la structure ont trouvé une solution d'insertion, qui pour la plupart des personnes s'est traduite par un emploi, indique lundi un communiqué.

"Ce qu'on qualifie de placement, c’est très souvent un CDI ou un CDD d'au moins 12 mois", a précisé Raphaël Heimo, assistant social au Pôle Insertion+ (PI+), devant les médias. " Les CDD de moins de 2 mois ne sont pas compris dans les statistiques."

Parmi les personnes suivies par la structure, la plupart sont des chômeurs en fin de droit, qui touchent ou touchaient l'aide sociale.

Les personnes sont d'abord prises en charge par l'office régional de placement (ORP) ou le Service social régional (SSR), avant d'être redirigées vers le PI+ pour des suivis "intensifs et transversaux", afin de "débloquer des situations parfois complexes", explique le communiqué.

La structure fribourgeoise – dont les coûts de fonctionnement ont été estimés à 700'000 francs pour l'année 2022 – est financée par le Fonds cantonal de l'emploi, a précisé le conseiller d'Etat directeur de l'économie, de l'emploi et de la formation professionnelle Olivier Curty.

Fonctionnement du dispositif

Le suivi dure neuf mois au maximum, et consiste en un "coaching intensif", dispensé par un tandem, composé d'un assistant social et d'un conseiller en personnel.

Les duos – qui gèrent quelque 70 dossiers par an pour environ 300 personnes – proposent des mesures d'insertion sociale et professionnelle afin de développer les compétences et l'employabilité des bénéficiaires.

Parmi les bénéficiaires qui trouvent un emploi, beaucoup le perdent dans les trois mois qui suivent l'insertion, a regretté M. Heimo. "Nous prolongeons ainsi souvent le suivi pendant cette durée décisive."

"Ceux qui réussissent à se réinsérer sont ceux qui arrivent à garder le moral contre vents et marées", a ajouté l'assistant social. "Quelqu'un qui se laisse emporter par le dépit va diminuer ses chances de s’insérer sur le marché du travail."

Pour les prochaines années, le défi du PI+ consistera à se tenir à jour par rapport aux nouvelles exigences de l'employabilité, notamment liées aux nouvelles technologies comme les entretiens en visioconférences, explique-t-on.

Profil des bénéficiaires

Hommes et femmes, ainsi que toutes les classes d'âge et niveaux de formation sont représentés de manière relativement équivalente parmi les bénéficiaires, ont indiqué M. Heimo et le conseiller en personnel Nicolas Jaquet, également collaborateur au PI+.

Il s'agit pour le dispositif d'éviter aux personnes "un enlisement dans une situation de chômage de longue durée ou un recours prolongé à l'aide sociale", précise le communiqué.

"C’est très souvent honteux pour les personnes d’être à l’aide sociale. Elles en souffrent, cela les gêne", a précisé M. Heimo. "Parmi la majorité des personnes que l'on n’arrive pas à insérer, beaucoup ont des problèmes de santé", a pour sa part souligné M. Jaquet.

Inédite lors de son lancement en 2013, " la structure a souvent été enviée par d’autres cantons en Suisse", a expliqué Raphaël Heimo. Le canton de Vaud s’est d'ailleurs inspiré de Fribourg dans le lancement d'une structure similaire.

ATS
...