La Fondation de Fribourg pour la jeunesse tourmentée
Il y a quelques mois, nous avons été contactés par des employés de la Fondation de Fribourg pour la jeunesse. Témoignages et avancées depuis ces messages.

Au printemps passé, plusieurs employés de la Fondation de Fribourg pour la jeunesse (FFJ) ont contacté Radio Fribourg. Ceux qui ont voulu rester anonymes ont évoqué des dysfonctionnements de gestion au sein de la plus grande structure cantonale de prise en charge et d'accompagnement d'enfants et de jeunes en difficulté d'insertion sociale.
"Un malaise interne". C'est le sentiment partagé par une dizaine de collaborateurs — sur 180 au total — qui ne souhaitent pas révéler leur identité par peur de représailles. Concrètement, ils évoquent des compétences mal utilisées, des tâches qui ne correspondent pas aux métiers exercés et un management trop vertical. Ils parlent d’un manque de consultation des équipes sur le terrain lorsque des décisions stratégiques doivent être prises.
Un autre son qui revient régulièrement: il est difficile de travailler au sein de la FFJ. Les absences prolongées — parfois liées à des burn out — mineraient les plannings dans lesquels les trous ne seraient pas toujours bouchés.
Des difficultés qui ne datent pas d'hier
Les difficultés remonteraient à 2023, année d'arrivée d'une directrice qui n'est plus là aujourd'hui. Avec la nouvelle venue, un climat de méfiance se serait installé. Les employés interrogés soulignent qu'avant, les équipes se sentaient écoutées.
Depuis quelques semaines, une nouvelle directrice est en poste à la FFJ. Les témoignages que nous avons reçus restent dans la retenue. Certains évoquent du mieux, ils la jugent compétente et connaisseuse de ses dossiers.
A contrario, plusieurs personnes évoquent d'ores et déjà des tensions. En cause, la manière de diriger, encore, avec un besoin constant de contrôle.
Besoin d'échanger
Interrogée, la principale concernée dit avoir besoin de rencontrer et d'échanger avec les équipes sur le terrain, raison de son omniprésence. Concernant les nombreuses absences prolongées, elle les reconnaît. Mais elle estime qu'il s'agit certainement des conséquences d'avant. Elle assure faire tout son possible pour remplacer au plus vite les absences, quitte à assurer elle-même les tranches horaires vides. Quant à ses autres tâches, elle prend sur son temps libre pour le faire, durant les soirées, en journée ou encore tôt le matin.
Autre cible des critiques: le Conseil de Fondation. Des collaborateurs le soupçonne de copinage lors des choix de direction. Radio Fribourg a contacté le président, Thierry Steiert qui réfute ces dires. Il rappelle que l’ancienne directrice n’est plus en place, et que le recrutement de l’actuelle a été confié à une entreprise externe.
D'autres critiques lui sont formulées, comme de ne pas prendre au sérieux les alertes. Encore une fois, Thierry Steiert dément: une expertise externe a été lancée il y a plus d’un an, avec des mesures en cours de déploiement.
Seul consensus: la prise en charge des jeunes et des familles, elle, est toujours garantie. Les bénéficiaires sont en sécurité et leur prise en charge n'est pas impactée par les problèmes signalés à l'interne.


