Groupe E met son projet de géothermie sur pause

En cause: un problème de financement. L'énergéticien explique que les risques financiers sont devenus trop importants aujourd'hui.

Des ouvriers travaillant autour de la foreuse du projet de géothermie de Vinzel, (Vaud) en 2022- Photo d'illustration © KEYSTONE

Alors que dans la région de Bulle, Gruyère Énergie mène une campagne de mesures pour cartographier le sous-sol et évaluer le potentiel géothermique de la région, autour de Fribourg-ville, il n'y aura pas de forage dans l'immédiat. Groupe E a mis son propre projet de géothermie sur pause, notamment à cause d'un problème de financement.

Pourtant, Groupe E avait affiché des objectifs ambitieux ces dernières années. En 2019, il avait créé la société Gpfr SA, afin de développer la géothermie profonde autour de l'agglomération fribourgeoise. Une entreprise dotée d'un capital d'un million de francs.

Était-ce trop audacieux? Pascal Abbet, président de Gpfr, est plutôt d'avis que la situation a changé en quatre ans. "C'est une question de priorité. Groupe E a fait le choix de développer d'autres filières comme l'hydrogène ou le solaire, qui nécessitent des investissements conséquents. Aujourd'hui, nous n'avons plus les mêmes capacités de financement."

Un soutien public attendu

Pour surmonter ce blocage et relancer le projet, Groupe E tente de trouver des solutions. Mais la nature même du projet rend la tâche complexe. "Réaliser un double forage pour récupérer de l'eau chaude à 3'000 mètres de profondeur afin de produire de l'électricité et de la chaleur coûte entre 60 et 70 millions de francs, souligne Pascal Abbet. Et on n'est pas sûr que cela réussisse."

Pour autant, Groupe E n'envisage pas de renoncer. La société indique être à la recherche de partenaires privés prêts à investir dans une aventure aux nombreuses inconnues. Et espère, à moyen terme, pouvoir compter sur un soutien plus important de la part de la Confédération.

"Des discussions ont lieu dans les Chambres fédérales pour que la Confédération prenne en charge une plus grande partie du risque et mette davantage la main à la poche en cas d'échec. Cele permettrait de réduire le risque porté par les promoteurs", détaille le président de Gpfr SA. Un tel mécanisme existe déjà pour les projets de géothermie en France par exemple.

RadioFr. - Maëlle Robert
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