Des séances de physio avec un labrador
A l'HFR Riaz, Dubaï accompagne principalement les patients en réadaptation gériatrique qui sont volontaires pour travailler avec lui.
Cela fait cinq mois que le labrador aux poils beiges, "Dubaï", travaille en duo avec Valérie Currat, physiothérapeute à Riaz. Il accompagne surtout les patients qui sont en réadaptation gériatrique, les personnes âgées qui sont hospitalisées pendant plusieurs semaines après des chutes à répétition. Dubaï les aide à retrouver de la mobilité et de l'équilibre.
"Dubaï va accompagner ces personnes qui ont des difficultés à marcher, à passer des obstacles ou qui ont peur de se déplacer pour leur donner de la motivation. Il a un rôle de stimulateur, de facilitateur. Surtout, il apporte beaucoup de joie, beaucoup d'inattendu, ce qui plaît aux patients qui aiment les chiens", explique Valérie Currat. Pour réaliser une séance de physio avec Dubaï, il faut donc avoir des affinités avec cet animal. Il faut aussi que les objectifs fixés par les équipes soient compatibles avec ce que le chien peut apporter.
Un chien très sage
Eliane Piller, 76 ans, a tout de suite été partante pour travailler avec ce chien. Hospitalisée à Riaz pour des côtes cassées après des chutes, elle a fait cinq séances avec Dubaï. Le chien l'a beaucoup aidée, confie-t-elle, avec un sourire: "J'avais peur d'aller en commissions toute seule, peur de tomber en traversant la route par exemple. Dubaï m'a donné de la force, je me suis dit que je pouvais y arriver, même si c'était dur".
A ses côtés, le labrador ne bronche pas. Il est calme, obéissant, n'aboie pas. Avant d'arriver là, il a été formé pendant deux ans par la fondation valaisanne Le Copain, qui éduque les chiens d'assistance. "C'est un chien qui aime jouer, et à travers les jeux, il va apprendre tout au long de sa vie, c'est une caractéristique précieuse pour sa mission", ajoute la directrice de la fondation, Aurélie Douay.
Dubaï accompagne quatre à six patients par jour. Il travaille à 50% en quelque sorte. "Après, il a besoin de repos, parce que ces exercices lui demandent une concentration intense", selon Valérie Currat, la physiothérapeute. C'est aussi elle qui prend soin de lui au quotidien - gamelle de croquettes et promenades matin et soir - et le loge chez elle.
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Règles à respecter
Admettre ce chien à l'hôpital n'a pas été évident: il posait des défis en matière d'hygiène et de sécurité, selon Valérie Currat: "Il ne peut évidemment pas se rendre dans les chambres des patients. Tous les objets que l'on utilise sont désinfectés. Il va régulièrement chez le vétérinaire et le toiletteur. Enfin, il a interdiction d'ouvrir les portes grâce aux poignées, alors qu'il est formé pour le faire. Alors on lui a installé des petites cordes qu'il peut tirer."
Si ce chien aide surtout des personnes âgées, il peut aussi participer à des séances de physiothérapie avec des jeunes, comme c'est le cas en ce moment avec une jeune fille qui a la mucoviscidose, ou une autre jeune qui a une entorse de la cheville. A l'avenir, lorsque Riaz sera transformé en centre de santé, et si un ou une pédiatre s'y installe, Dubaï pourrait aussi travailler en thérapie avec des enfants.
De nombreuses études scientifiques démontrent les bienfaits de la zoothérapie en rééducation. Dans le reste de la Suisse, deux chiens sont présents dans le service de neuro-rééducation des HUG. Deux Saint-Bernard sont également actifs au sein du service d'ergothérapie de l'hôpital du Valais.