"Je suis dubitatif sur l'intérêt d'une telle mesure"

Le Conseil fédéral a surpris un peu tout le monde, politiques fribourgeois compris, ce mardi soir en annonçant une série de mesures potentielles pour ce samedi 12 décembre.

Parmi elles, la fermeture des magasins et des restaurants dès 19h alors que le canton de Fribourg a annoncé, fin novembre, une ouverture jusqu'à 23 heures pour les restaurateurs fribourgeois. Ils se préparaient d'ailleurs à rouvrir ce jeudi 10 décembre. 

"Une plue-value sanitaire à démontrer"

Sur cette mesure du Conseil fédéral, mise en consultation auprès des cantons, le conseiller d'Etat Maurice Ropraz reste perplexe. "Le canton de Fribourg a pris des mesures exemplaires et fortes. Maintenant que la situation peut s'améliorer, le Conseil fédéral parle de réduire l'ouverture à 19h. Je suis un peu dubitatif sur l'intérêt d'une telle mesure, je crois qu'on va pénaliser une branche déjà fragilisée. D'autant que la plue-value au niveau sanitaire reste à démontrer."

Le Conseil d'Etat fribourgeois se réunit ce mercredi matin et devrait prendre position sur ces mesures proposées par le Conseil Fédéral. 

Baisse des cas à Fribourg 

Le Conseil fédéral avance que la situation se détériore au niveau des cantons alémaniques pour justifier ces nouvelles restrictions. En revanche dans notre canton, elle s'améliore doucement, avec 800 cas avérés la semaine dernière, contre plus de 1400 deux semaines auparavant.

Maurice Ropraz ne comprend pas cette uniformisation des mesures. "Le Conseil fédéral a toujours dit qu'il ne voulait pas prendre de mesures au niveau national, il voulait agir de manière ciblée. Maintenant que la situation s'améliore chez nous et se dégrade dans les cantons alémaniques, alors là le Conseil fédéral veut agir. On a l'impression d'être pénalisés par cette situation car nous étions dans une logique d'allègement des mesures."

Des mesures "contradictoires"

L'agacement est le même du côté de la conseillère aux Etats fribourgeoise, Johanna Gapany. "Même si la situation est prise dans l'urgence, elle nécessite une certaine réflexion et des consultations. Là, ce qui n'est pas accceptable, c'est que le canton a annoncé vendredi passé des mesures et le Conseil fédéral arrive quelques jours après pour annoncer des mesures qui vont dans le sens contraire. C'est impossible de travailler de cette manière."

Quant aux acteurs culturels, ils sont vent debout contre le projet d'interdiction des manifestations culturelles. Les membres de la Fédération romande des Arts scéniques se sont réunis ce midi. "Nous avons décidé d'écrire une lettre ouverte aux conseillers d'Etat romands. Eux qui sont aussi surpris que nous par cette décision prise au niveau fédéral, nous les soutenons dans leur démarche d'opposition au Conseil fédéral ou de demande de rectification", explique le coprésident Thierry Loup, aussi directeur des théâtres Equilibre et Nuithonie. Les secteurs concernés seront fixés vendredi.