"J'envisageais de rester jusqu'à la fin de ma carrière"

L'ancien attaquant de Gottéron Marc Chouinard est l'invité de "Match après match". Il revient sur son passage à Fribourg de 2007 à 2009.

Retour en images sur le passage de Marc Chouinard à Fribourg. © KEYSTONE
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Retour en images sur le passage de Marc Chouinard à Fribourg. © KEYSTONE
Retour en images sur le passage de Marc Chouinard à Fribourg. © KEYSTONE
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Il n'a pas joué pour Gottéron pendant longtemps, mais Marc Chouinard a laissé de jolis souvenirs aux supporters des Dragons. Parce qu'il était présent lors du quart de finale des playoffs remporté contre Berne en 2008, mais aussi parce qu'il était un vrai maestro des engagements.

Le père de famille, aujourd'hui âgé de 48 ans, a laissé tomber le hockey sur glace il y a une quinzaine d'années. D'abord investi dans l'immobilier, Marc Chouinard travaille maintenant pour un fournisseur de systèmes de chauffage et de climatisation à Québec. Le temps d'un appel téléphonique, il est revenu — avec plaisir — sur son passage à Fribourg.

Marie Ceriani: Marc, vous nous avez marqués à Fribourg. On se souvient tous et toutes du quart de finale des playoffs de 2008. Avec Gottéron, vous aviez battu Berne, le grand dominateur de la saison régulière...

Marc Chouinard : Rien que d'en parler, j'en ai les frissons. Ça a été un moment marquant pour moi aussi. J'ai un souvenir très clair de cette série. Les experts ne donnaient pas cher de notre peau. Pour Berne, ça ne devait être qu'une formalité de battre Gottéron en quatre petits matchs, mais je me souviens de la camaraderie qui nous unissait, avec Shawn Heins, Sébastien Caron, Geoffrey Vauclair, Michaël Ngoy et bien sûr, Monsieur Gottéron lui-même, Julien Sprunger. Je me souviens aussi du but en prolongations de Gil Montandon qui nous permet de passer. Le toit de la patinoire avait manqué d'exploser. 

Pourquoi Gottéron vous a-t-il laissé un autant bon souvenir?

Serge Pelletier et René Matte m'ont très bien accueilli. Mes coéquipiers aussi. C'est un ensemble de facteurs. J'ai beaucoup aimé la ville, très charmante, et ses habitants. Et puis, je n'ai pas eu à parler le suisse-allemand (rires). 

Vous étiez LE spécialiste des engagements. C'était quoi votre secret?

Pour moi, ça a toujours été un aspect très important du hockey sur glace. Il n'y pas de secret. Ce n'est pas sorcier. Il faut travailler pendant des heures et des heures. Quand je suis arrivé à Fribourg, je me souviens que Serge Pelletier et René Matte comptaient sur moi pour gagner des engagements. Ça faisait partie de mon jeu. Je suis fier qu'on se souvienne de moi pour ça. 

Vous avez parlé de la passion des supporters de Fribourg-Gottéron. Est-ce que c'était parfois trop à gérer?

Au début, ça peut choquer. Au Québec, on avait une série dans les années 80 qui s'appelait "Lance et compte". Dans la saison 2, il est question d'un championnat du monde. Les scènes ont été tournées à Fribourg, à la patinoire Saint-Léonard, avec les partisans de Gottéron. Et bien, c'est exactement ce que j'ai découvert en arrivant en Suisse. Ça demande de s'adapter, mais lorsqu'on s'y fait, c'est extraordinaire. 

Il y a eu beaucoup de bons moments à Fribourg, mais il y en a eu aussi des plus difficiles. Lors de votre deuxième saison, vous vous étiez blessé à la nuque. Vous n'aviez plus pu jouer pendant plusieurs mois. Comment vous l'aviez-vous vécu?

Ça a été vraiment, vraiment difficile. J'avais bien commencé la saison. Je n'avais pas eu à m'adapter à un nouveau club, à de nouveaux coéquipiers... tout allait bien. J'ai même porté le maillot et le casque de top-scorer. La blessure a mis fin à tout ça. C'était comme une commotion avec des maux de tête quotidiens. Je ne supportais pas le bruit et la lumière.

Ce qui est triste, c'est que si je n'avais pas été blessé, je serais sûrement resté encore quelques années à Fribourg. À l'époque, j'envisageais de finir ma carrière avec Gottéron, parce que j'appréciais les joueurs, l'organisation et les partisans. À la fin de la saison, les fans m'avaient rappelé sur la glace. J'avais fait le fameux "hey, hey, hey" avec eux. Heureusement, je me suis bien remis de cette blessure. Je n'ai pas de séquelles. Du moins, je ne crois pas (rires). 

Après Fribourg, vous avez encore joué en Allemagne. Mais Marc, est-ce que cette blessure a précipité la fin de votre carrière?

Je pense qu'elle y a contribué. À l'époque, il y avait aussi eu une crise économique. Des clubs ont disparu. Il y avait plus de joueurs sur le marché. À ce moment-là de ma vie, il fallait que ça vaille la peine de partir de chez moi. Il fallait que ce soit intéressant professionnellement et financièrement. D'autres opportunités se sont présentées. J'ai donc simplement décidé d'arrêter en 2010. Je n'ai pas de regrets, même si c'est dommage d'avoir dû quitter Fribourg. 

J'ose vous poser la question, parce que c'était il y a plus de 15 ans, mais est-ce qu'il y a un secret sur votre passage à Fribourg que vous pouvez nous révéler?

Dans le fond, je me souviens de moments très simples. De camaraderie. Rien de trop grave. Avec Shawn Heins, Sébastien Caron et Antti Laaksonen, il nous arrivait de prendre un moment après les matchs à l'extérieur. On restait tous les quatre, pour discuter, boire une bière... On profitait juste du moment présent, ce que je n'ai pas fait souvent lors de ma carrière en Amérique du Nord. On a passé des moments simples qui étaient vraiment, vraiment magiques. Pareil dans le vestiaire. On se buvait un café en parlant de nos parcours, de nos vies... Ce n'est peut-être pas très croustillant, mais je tiens à le mentionner, parce que je porte ces moments dans mon cœur aujourd'hui encore. 

Découvrez ici l'intégralité de l'interview de Marc Chouinard:

RadioFr. - Marie Ceriani
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