Julien Granel: "La scène, c'est ma deuxième maison"
L'artiste français électro-pop a apporté son univers coloré et sa bonne humeur à l'Estivale, mercredi. Interview.

Radio Fribourg: Julien, tu as totalisé environ 30 dates en festival l'année dernière, tu as même été l'artiste le plus programmé avec plus de 180 concerts en une année et demie. Est-ce qu'on peut dire que la scène, c'est vraiment l'endroit où tu te sens le mieux ?
Julien Granel: C'est ma deuxième maison, et ça a été aussi ma passerelle vers ma vie d'aujourd'hui, parce que tout s'est fait par le live. C'est un chemin que j'aime bien, que je trouve beau, parce que c'est un chemin de la vraie vie. On compte beaucoup les streams, c'est beaucoup les chiffres. Et finalement, là, c'était juste ça, de la vraie vie, les festivals, le bouche-à-oreille, et c'était trop chouette. C'est un honneur d'être l'artiste le plus programmé des festivals, tu n'aurais jamais imaginé ça.
Ton but, c'est de faire rêver, de donner des émotions à chaque concert. J'ai l'impression que tu veux qu'à chaque soir, il y ait un petit Julien dans le public?
A fond! On me demande souvent, vu le rythme de dates qui est de 4 dates par semaine, comment je tiens le rythme. En fait, c'est vraiment ça. C'est à chaque fois que je monte sur scène, j'imagine que dans le public, il y a une version de moi plus jeune. Ça me donne envie de tout donner, parce que j'ai envie que, oui, au moins une personne reparte avec un petit bout de ce concert pour le reste de sa vie.
Toutes tes musiques semblent faites pour la scène, pour les festivals. Quand tu commences à composer, est-ce que tu as ça en tête direct?
Inconsciemment, je l'ai toujours en tête. Je suis seul, donc, le moment où je commence à garder une loop que j'aime bien ou un bout de morceau, c'est vraiment ce qui m'a fait danser ou bouger, ou avoir une émotion. Donc, en général, c'est un peu comme un auto-concert avec moi-même. Et puis, finalement, dès que ça marche, je garde.
Tu vas chercher dans la musique électro, même celle des années 90, la French Touch. Qui est pour toi le boss de la French Touch?
Daft Punk, forcément. "Discovery" de Daft Punk, c'est un album tellement culte, mais c'est surtout un album qui reprend beaucoup d'intérêt en ce moment parce qu'on se rend compte que ça a tellement influencé le monde de la musique, à un point inimaginable. J'ai la chance de passer beaucoup de temps à New York. Il n'y avait pas une soirée où je n'ai pas entendu un morceau de cet album des Daft Punk joué. Et puis, il y a aussi tout le reste de la scène française, Etienne de Crécy notamment. On a une scène électronique tellement riche, c'est trop chouette de pouvoir puiser là-dedans.
Mais il y a aussi Elton John dans tes influences. On est dans un grand écart!
Elton John, c'est vraiment moi. C'est la première fois que je voyais à la télé, sur des chaînes de clips, quelqu'un qui avait la liberté de s'habiller comme ça. Je faisais du piano et ressentir ces accords là, ces harmonies riches, c'était trop beau. J'ai toujours eu ce truc très pop en moi et ce truc très électronique, un peu plus sauvage aussi. Je pense que le live, c'est le meilleur endroit pour mixer tout ça.
Ce côté coloré qui te correspond, c'est lié à ton enfance?
Je pense que j'ai mis sur moi des couleurs que je n'arrivais pas à retrouver autour de moi. Sur le premier album que j'ai fait, "Couleur", il y a un morceau que j'ai fait avec Jean-Charles de Castelbajac, un artiste qui utilise beaucoup les couleurs, et il dit: "J'ai grandi dans un endroit où tout était gris et la première fois que j'ai vu l'arc-en-ciel, il est devenu mon ami, je l'ai kidnappé à ma manière." J'adore cette phrase parce que je m'y suis reconnu.
Il y a cette tournée des festivals, mais tu aimes aussi de plus en plus jouer dans des clubs?
En fait, j'ai commencé en faisant des DJ sets quand j'avais 17-18 ans. J'ai toujours fait les deux. Mais le moment où j'ai commencé à faire ma musique, avant de comprendre comment je pouvais faire ma musique seul sur scène, ça a été plus logique de commencer à aller jouer dans des clubs. J'habitais à Bordeaux à ce moment-là, et j'aimais bien ce moment. Faire des petits DJ sets de temps en temps, et c'est souvent des surprises que j'annonce au dernier moment. Ça me permet de tester des choses plus facilement.
Il y a eu ce "concert" dans un appartement devant 20 personnes avec Angèle...
Ah oui! Angèle m'avait invité à jouer à Bordeaux, mais c'était il y a dix ans... c'était avant sa tournée. Et ensuite elle a explosé et elle m'a invité à faire toutes ses premières parties. Ça a changé ma vie, et d'un coup, de jouer dans des appartements, j'étais venu jouer à l'Arena de Genève, j'ai fait le tour des Zenith, c'était incroyable.
Il y a eu ce premier album "Couleur" en 2022. Aujourd'hui, il y a ce nouveau single "Bébé danse" en featuring avec Theophilus London. Comment est né ce titre?
J'avais un moment de creux entre deux tournées, trois-quatre mois, où je me disais que j'allais me reposer et finalement, au bout d'une semaine, je suis parti sur un coup de tête à New York. Je ne savais pas exactement combien de temps j'allais rester, ni vraiment ce que j'allais faire. Et, miracle de la vie, d'un coup, j'ai fait plein de rencontres. Je me suis retrouvé à faire du studio, à rencontrer plein d'artistes, dont Theophilus London que j'écoutais avant et que j'ai toujours admiré. Très naturellement, on s'est mis à faire de la musique. J'ai trouvé ça très intéressant de mélanger cette scène de producteurs, de rappeurs de New York avec ma scène de Paris. Ça a été un mélange hyper électrique, hyper frais, ça a dessiné ce qui va arriver pour la suite.
Est-ce qu'il y a un album qui va arriver?
Je pensais que j'allais faire un album avant la deuxième partie de la tournée, parce qu'on avait annoncé des dates en salle. Il s'est passé tellement de choses que je me suis dit: c'est tellement intéressant tout ce qu'il se passe, il y a tellement de portes qui s'ouvrent d'un coup que ce serait bête de bâcler quelque chose maintenant. On va prendre le temps de tout bien faire. J'ai plein de choses en projet en cours, mais je pense que je vais vraiment prendre le temps de bien les terminer pour arriver avec une nouvelle proposition bien complète.
Tu arrêtes cette tournée en octobre après plus de 200 dates en deux ans?
C'est aussi le bon moment de stopper pour me renfermer un peu, revivre des choses et réécrire la suite de cette histoire. Pour profiter de l'instant présent aussi. Ce que je fais d'ailleurs chaque soir. Souvent, quand on fait autant de dates en deux ans, ça peut paraître flou. Donc, pour éviter ça, avant chaque concert, je me remets dans le moment présent et je me dis là, on approche de la fin, après toutes ces dates qui paraissaient infinies. Donc je profite de chaque instant, de chaque moment avec le public.
Ecoutez l'interview:
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