Ça bénichonne à Estavayer

L'édition staviacoise ouvre la saison des Bénichons des campagnes. Au menu, deux incontournables: le jambon et la moutarde. Reportage.

Marco Bezzola, président d'organisation, s'est dit heureux de pouvoir accueillir pour la première fois le jambon de la Borne AOP lors d'une manifestation. © La Télé

La Bénichon a pris ses quartiers au cœur de la Cité à la Rose. Depuis 2019, les organisateurs ont replacé l'événement au centre de la vieille ville.

Pour son président, Marco Bezzola, c'est ce qui fait toute la différence. Cette nouvelle disposition a rencontré un succès incroyable en 2019. En 2022, après deux années de pause forcée, les organisateurs sont heureux de reprendre.

Bénichon rime avec jambon

Cette année, la grande nouveauté, c'est que la Bénichon staviacoise accueille un tout nouveau venu: le jambon de la Borne AOP. "C'est absolument extraordinaire. Aujourd'hui déjà, au dîner des entreprises, on a eu la chance de déguster ce jambon AOP. Tous les échos que j'ai reçus étaient magiques", relève Marco Bezzola.

La star du week-end reste donc incontestablement le jambon, qui met tout le monde d'accord. Il est possible de le déguster tout au long du week-end, dans la cantine au centre-ville ou dans les restaurants d'Estavayer. Pour digérer, les sociétés de jeunesse de la commune lèvent les danses tous les soirs. La population est ensuite invitée à rejoindre les jeunes au rythme des valses et des marches.

Une dose de piquant

L'un des moments forts de la Bénichon staviacoise est le concours de moutarde de Bénichon. Ce produit phare occupe tous les esprits ce samedi, avec le concours le matin, la dégustation ouverte à la population l'après-midi et l'élection de la meilleure moutarde en fin de journée.

Monique Bovigny, gagnante du concours 2021, a accepté de livrer sa recette. Les ingrédients sont simples (vin blanc, vin cuit, anis étoilé, sucre, cannelle, farine), mais la préparation est longue. "Il faut compter deux bonnes heures. Première étape, l'évaporation. Ensuite, il faut filtrer le liquide, le remettre dans la casserole et le cuire comme une confiture", détaille-t-elle.

Pour cette initiée, la recette est immanquable. "C'est tellement facile à faire que je ne comprends pas qu'un puisse louper une moutarde". Chaque région fribourgeoise a sa spécialité. "A Estavayer, ils prennent la moutarde fine. Ils l'aiment comme ça. En Gruyère, il faut de la moutarde à gros grains pour pouvoir parler de moutarde de Bénichon", confie-t-elle.

88 prétendants au titre

Cette année, Monique Bovigny compte bien garder sa première place lors du concours. La concurrence est rude, puisque 88 amateurs et 10 professionnels se sont déjà annoncés.

Marie Rubin est membre de la Confrérie des Maîtres moustardiers. Elle a été intronisée l'année dernière. Avec ses collègues, elle a la lourde tâche d'élire la meilleure moutarde de Bénichon.

Pour déterminer si une moutarde est bonne, il y a trois critères, selon la spécialiste. Premièrement, le goût. "Il doit y avoir une harmonie des saveurs. La moutarde ne doit pas être trop piquante. Il faut un équilibre entre la moutarde et le vin cuit. En général, un bon vin cuit fait une bonne moutarde. Après, il y a la texture. Elle ne doit pas être trop liquide, trop épaisse, mais onctueuse et facile à étaler. Et finalement, la couleur. Elle doit être brune, pas trop claire ni foncée et brillante", explique Marie Rubin.

Pour découvrir le reportage de La Télé:

La Télé - Camille Tissot / Adaptation web: Anaïs Rey
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