La deuxième carrière de Korab Maksuti

 Korab Maksuti avait disparu des radars. À 20 ans, le boxeur avait arrêté de combattre après une carrière qui l'avait vu gagner 20 de ses 28 combats. "C'est du passé. Dans la vie, il y a des hauts et des bas. J'ai laissé tomber le sport parce qu'à l'époque, j'avais envie d'aller en discothèque. Mais j'ai toujours eu la rage au fond moi", explique celui qui est aujourd'hui père de deux filles.

Korab Maksuti, qui a toujours pensé à faire un retour, a renfilé les gants pour la première fois il y a cinq mois. Puisque l'entreprise familiale tourne bien, le Fribourgeois - aujourd'hui âgé de 32 ans - peut se permettre de revenir à sa passion première. Soutenu par sa famille et ses proches, il s'entraîne deux à trois fois par jour pour retrouver la forme qui était la sienne il y a 12 ans. C'est au Boxing Club Fribourg qu'il s'épanouit.

Il profite des conseils de Martin Humbert avec qui il s'entend particulièrement bien. "On se connaît depuis très peu de temps, mais le feeling est tout de suite passé. C'est un grand frère. Il m'aide pour tout, pas seulement pour la boxe", raconte Korab Maksuti quand on lui demande d'évoquer sa relation avec son entraîneur.C'est à Rivaralo Canavese en Italie il y a plus de deux semaines que Korab Maksuti fait officiellement son retour. Le néo-professionnel a battu le Bosniaque Haris Radmilovic par k.-o. technique à dix secondes de la fin du premier round. Encourageant, même si le poids lourd a encore beaucoup de travail à fournir. Il veut perdre 9 kilos pour retrouver les moins de 91 kilos, la catégorie des lourds-légers.  

Dix ans devant lui

Korab Maksuti sait que le temps est compté. Âgé de 32 ans, il estime qu'il lui reste une dizaine d'années pour faire carrière. Cela ne l'empêche pas de rêver. "Je veux finir ce que j'ai commencé il y a 12 ans en arrière. Les champions actuels ont 33, 35, voir 37 ans. J'ai du temps, mais je dois foncer. Ce n'est pas trop tard, tout reste possible", résume le Fribourgeois.Pour réaliser ses rêves, le Kosovar d'origine a dû aller chercher une licence professionnelle auprès de la fédération tchèque. Pas convaincue par le retour de boxeur, la commission des professionnels n'avait pas voulu lui remettre le précieux papier. Un obstacle de plus pour Korab Maksuti qui revient déjà de très loin.