L'apprentissage de commerce satisfait les jeunes

Une enquête dévoile que 92,8% des jeunes diplômé-e-s jugent positivement leur formation. Certains aspects doivent cependant être réévalués.

L'étude a été mené en deux temps répartis sur l'année 2023. Il s'agit d'un procédé répété pour chaque année civile. © KEYSTONE/Christian Beutler

Il s'agit d'une étude menée en 2023 par la Société suisse des employés de commerce, basée sur les réponses de plus de 5000 jeunes diplômé·e·s. D'après les chiffres, la quasi-totalité des personnes effectuant un apprentissage dans l'une des branches concernées estime se sentir bien préparée pour le marché du travail. De plus, plus de 70% des jeunes ont déjà trouvé un emploi à la fin de leur formation, alors que la part de demandeurs d'emploi dépasse légèrement les 5%.

Les salaires, malgré une augmentation par rapport à l'année précédente, restent inférieurs aux recommandations salariales minimales. Afin de permettre une rémunération équitable, les chiffres ont été revus à la hausse pour 2024. "Comme le montrent les négociations salariales actuelles, la reconnaissance passe aussi par le salaire", explique Svenja Albrecht, chargée de projet pour la politique de formation et responsable de l’enquête de cette année. La Société suisse des employés de commerce exige désormais un salaire minimum de 58'500 francs pour les personnes en début de carrière.

Problèmes persistants

Deux aspects viennent cependant ternir le bilan. D'abord, les jeunes employé·e·s indiquent, en moyenne, devoir effectuer deux heures supplémentaires de travail par semaine. 10% d'entre eux disent même en faire tous les jours. "Cette tendance est tout à fait inquiétante. Les heures supplémentaires répétées peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale et la réussite des apprenti·e·s", réagit Svenja Albrecht. En outre, 6% des concernés n'ont reçu aucune compensation financière à cet effet, ce que le droit du travail interdit.

Ensuite, la moitié des apprenti·e·s ont dû payer eux-mêmes leurs appareils, tel que l'ordinateur portable, sans aucun financement de l'entreprise. "Il ne faut pas en arriver au point que des jeunes décident de renoncer à un apprentissage de commerce faute de moyens", poursuit Svenja Albrecht. La Société suisse des employés de commerce affirme que si une entreprise ne peut pas mettre un appareil à la disposition de ses apprenti·e·s, elle doit prendre en charge les coûts d’acquisition correspondants.

État d'urgence

L'association faîtière estime qu’il est urgent d’agir, surtout en vue de la nouvelle réforme de l’apprentissage de commerce. En effet, l’ensemble des apprenti·e·s qui commenceront leur formation à l’été 2024 devront se présenter aux examens finaux sous la nouvelle politique "Bring Your Own Device" (BYOD), que l'on peut traduire par "apporte ton propre matériel". En Suisse, l’apprentissage de commerce est la formation de base la plus populaire, avec environ 12'500 diplômé·e·s par an.

Frapp - Théo Charrière
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