Promouvoir la santé mentale, par le partage d’expérience

L'association fribourgeoise ProSam rappelle que faire appel à un professionnel n’est pas une preuve de faiblesse.

Audrey Wampler à gauche et Manon Duay à droite de l'association ProSam © RadioFr.

ProSam promeut la santé mentale, en partageant des expériences ou encore en vulgarisant des informations dans le domaine. L'association, créée il y a quelques mois dans le canton de Fribourg, est active dans toute la Suisse romande. 

"Promouvoir sa santé mentale, ça veut dire vivre dans un environnement qui est sain, c'est avoir une famille qui nous soutient, mais aussi avoir des amis autour de nous pour nous aider dans ces moments-là. Ce sont des facteurs qui peuvent vraiment avoir une influence et que l'on a envie de montrer comme étant des ressources importantes dans la vie de tous les jours", estime Manon Duay, présidente de l’association, et aussi maître d’enseignement en santé mentale à la HES-SO Fribourg.

Demander de l’aide

Burn-out, anxiété ou troubles bipolaires, une personne sur huit dans le monde présente un trouble mental. Cela représente près d’un milliard de personnes et pourtant très peu osent demander de l'aide. 

"Il y a encore un gros stigma qui est fait sur la santé mentale et sur l'appel à l'aide. Pour nous, ça paraît fondamental de vraiment s'exprimer là-dessus et de pouvoir enlever ce stigma pour que des jeunes puissent appeler à l'aide. La plupart des troubles débutent avant 18 ans. C'est important pour leur avenir et pour la société de prévenir des difficultés psychiques qui pourraient devenir beaucoup plus graves. C'est de la résilience", estime la présidente de l'association. 

Consulter un psychothérapeute ou demander de l’aide ne doit pas être vu comme une faiblesse.

"Je pense que beaucoup de gens ont peur de tomber dans cette case-là, d'être étiqueté et d'être exclus de la société. Pour éviter d'être stigmatisé, ils ne vont pas forcément aller chercher de l'aide… C'est un peu comme une maladie, si on a mal au genou et que l'on attend trop, on devra sûrement faire une grosse opération ", explique Audrey Wampler, psychologue et membre de l’association.

Un premier projet

Un court-métrage est en cours de production et mettra en avant différents témoignages. Parmi ceux-ci, se trouvera celui de la présidente de l'association qui a elle-même vécu un choc post-traumatique, lorsqu’elle avait 16 ans avec la perte d’une amie du même âge.

Une campagne de financement participatif a d'ailleurs été lancée pour soutenir la création du court-métrage et la mise sur pied d’une exposition itinérante de sensibilisation à la santé mentale.

L'exposition devrait voir le jour au printemps prochain dans le canton de Fribourg, avant d’être présentée dans d’autres cantons romands.

RadioFr. - Manon Becker
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