"Le consommateur sera plus que jamais attentif aux prix"

Malgré l'inflation, les Suisses devraient être nombreux à profiter du Black Friday selon Etienne Rumo, professeur de marketing à Fribourg.

La vente de vêtements devrait représenter une part importante du chiffre d'affaires, selon Etienne Rumo. © KEYSTONE

L’indice du climat de consommation se trouve à son niveau le plus bas depuis le début des mesures en 1972, par le Secrétariat à l'économie. Malgré ce contexte, les consommateurs devraient largement maintenir leurs dépenses lors du Black Friday, ce vendredi.

En moyenne, les clients prévoient de débourser 289 francs lors de cette grande journée de promotions, contre 273 francs l'an dernier, selon une étude de l'observatoire Blackfriday et GfK.

Une prévision qui n'étonne pas les observateurs. "Dans une situation d'inflation, le Black Friday devient une opportunité considérable d'optimiser son pouvoir d'achat", analyse Etienne Rumo, professeur de marketing à la Haute école de gestion de Fribourg. "Plus les distributeurs offrent des rabais, plus les consommateurs vont réagir. Ils seront certainement nombreux." Le spécialiste imagine même un chiffre d'affaires record. "Cette année, les gens sont plus que jamais attentifs aux prix", poursuit-il.

Moins d'achats impulsifs

Une enquête de la Fédération suisse du commerce de détail révèle que les journées de promotions vont avoir une plus grande importance cette année pour environ 40% des sondés. Les appareils électriques, les vêtements et les offres de télécommunications seraient particulièrement dans le viseur des consommateurs.

Les achats seront ainsi planifiés, à la fois en raison de l'inflation, mais aussi parce que le Black Friday est devenu incontournable depuis plusieurs années. "Les consommateurs se préparent davantage, ils cèdent moins à l'achat spontané", analyse Etienne Rumo. Signe de la hausse des prix, les produits alimentaires seront aussi prisés.

Le panier moyen devrait être tout de même inférieur à 2020 (500 francs), année record. La pandémie a boosté le commerce en ligne, tandis que les difficultés d'approvisionnement ont légèrement essoufflé l'événement commercial l'an dernier.

En réponse au Black Friday, quelque 200 enseignes organisent cette année encore le Fair Friday. Le principe: proposer au client d'arrondir sa facture de courses en faveur de Caritas. Selon Etienne Rumo, le phénomène d'opposition à l'événement commercial reste toutefois minoritaire. "La grande masse va continuer de consommer, surtout quand les rabais sont aussi alléchants", conclut le professeur de marketing.

Frapp - Alexia Nichele
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