Un paléontologue fribourgeois décrypte Jurassic World
A l'occasion de la sortie du film, le Broyard Frédéric Pittet décortique ce dernier volet de la saga dinosaures.

En marge des projections de Jurassic World, le dernier de la saga Jurassic Park, Frédéric Pittet, paléontologue, donne des conférences sur les dinosaures. Notamment ce vendredi à 19h30 à Payerne et ce dimanche à 13h30 à Bulle. Ces interventions dureront une trentaine de minutes. Ensuite, le film sera projeté. Frédéric Pittet prévoit de présenter quelques dinosaures de la saga et de livrer des anecdotes croustillantes sur ces espèces disparues. La deuxième phase de la conférence sera axée sur la génétique et sur les possibilités de faire revivre certains animaux. "C'est une branche dont on entendra de plus en plus parler ces prochaines années."
Frédéric Pittet est allé voir le film, sorti mercredi en salle. "Le paléontologue que je suis regarde uniquement les animaux, et pas le scénario global", signale-t-il. "Au niveau du rendu, je trouve que c'est très très bien", poursuit-il. "La taille est parfois exagérée, mais on le savait déjà avec les films précédents. Par contre, au niveau comportemental, j'émets certaines réserves", prévient le professionnel.
"Les dinosaures ne sont pas forcément mieux représentés que dans les volets précédents. Le Covid est passé par là et il y a eu pas mal de crises à Hollywood avec les techniciens. A mon sens, certaines incrustations sont moins bien réussies que dans d'autres films. Par contre, des efforts ont été faits par rapport à l'apparence de certains dinosaures. On représente enfin un raptor avec des plumes. Pour un paléontologue, ça fait plaisir."
Frédéric Pittet est aussi consultant scientifique au parc Dino-Zoo, en France voisine. "C'est une chance extraordinaire de pouvoir étudier des animaux qui fascinent autant le public", témoigne-t-il. L'expert émet une hypothèse sur la nature de cette fascination. "La paléontologie, c'est aussi une branche scientifique dans laquelle l'imaginaire est encouragé. Le fossile ne nous dit pas tout, on est aussi obligé d'imaginer certaines choses. Ce qui fascine, c'est que ces animaux n'existent plus, mais pour certains, c'est qu'ils avaient des tailles et des formes très variées."