Les femmes préhistoriques, thème 2024 du Village lacustre
Le site de Gletterens qui abrite des reconstitutions d'habitations néolithiques, lance sa saison dimanche avec différentes animations.
C'est un site qui propose au visiteurs une plongée au cœur de la Préhistoire, entre ses reconstitutions de maisons néolithiques, ses sessions de lancers de sagaie à l'aide d'un propulseur, ses démonstrations de taille de silex ou d'allumage de feux, et des informations scientifiques vulgarisées par des passionnés.
Le Village lacustre de Gletterens, dans la Broye, lance sa saison dimanche. Pour l'occasion, différentes animations sont prévues entre 13 heures et 16h30 autour de ce thème: les femmes à travers la Préhistoire.
De cueilleuse à chasseuse
Le public est notamment invité à participer à un atelier de réflexion sur les clichés que l'on a sur les femmes préhistoriques, et l'évolution des représentations au fil des différentes périodes de la Préhistoire.
"Au XIXème siècle, les femmes préhistoriques étaient absentes, invisibles des représentations, détaille François Rossel, ethnologue et animateur en Préhistoire. Puis progressivement, on est passé de la femme tapie au fond de la grotte, craintive, restant auprès des enfants, à une femme cueilleuse et chargée de collecter de la nourriture, à partir de la deuxième moitié du XXème siècle, avant d'arriver aujourd'hui, à la femme chasseuse, égale de l'homme."
Des représentations qui évoluent, donc, en fonction des changements dans les mentalités et de la vision de la femme de chaque époque et qui "parlent plus de la période du locteur que de la femme préhistorique en elle-même", selon l'animateur.
Comment faire pour savoir comment les femmes vivaient il y a des milliers d'années? "Déjà, les archéologues peuvent déterminer le sexe d'une personne préhistorique lorsqu'ils ont devant eux les os du bassin ou de l'oreille interne bien conservés", répond François Rossel.
Ensuite, il est possible de savoir, ou plutôt de tenter d'imaginer comment cette personne pensait, comment elle s'habillait, quelles étaient ses activités, en observant de près l'usure des os ou le matériel retrouvé dans les tombes.
Mais attention, prévient l'ethnologue: "On marche sur des oeufs. Il y a beaucoup d'hypothèses, d'interprétations, de spéculations, parce qu'en fait on sait très peu de choses."
Activités manuelles
Ce dimanche, en plus de cette discussion sur les clichés collant à la peau de la femme préhistorique, le public sera aussi invité à fabriquer des statuettes en argile, en écorce de peuplier ou en pierre de savon. Des statuettes de représentations féminines de différentes périodes de la Préhistoire, comme les Vénus.
Il pourra aussi participer à la fabrication d'une stèle mi-masculine, mi-féminine. Des travaux qui seront poursuivis cet été. Le Village lacustre accueille 14'000 des visiteurs chaque année