National League: les pronostics de la rédaction

Qui sera champion? Jusqu'où Gottéron va-t-il aller? Les journalistes sportifs de MEDIAparc se mouillent avant le début de la saison.

Quelle équipe succèdera aux ZSC Lions, sacrés champions de Suisse lors des deux dernières saisons? Marie, Jessica, Léo, Valentin et Gaël donnent leurs impressions. © KEYSTONE/Frapp

Valentin Danzi: "Ce Dragon a de la gueule" 

Gottéron-Zoug: voici l'affiche de la finale prévue en avril 2026: c'est mon pronostic d'avant-saison. Avec qui comme vainqueur? Mystère: tout se jouera lors d'un 7ᵉ match qui marquera la fin de la fantastique carrière de Julien Sprunger.

L'EVZ s'est renforcé durant l'été, tout comme les Dragons. Plus solide défensivement, notamment grâce à l’arrivée du métronome Andrea Glauser, et désormais dirigée par le charismatique Roger Rönnberg, l’équipe fribourgeoise 2025-2026 a vraiment de la gueule! Un point faible? L'absence d'un vrai buteur suisse, comme Denis Malgin et Sven Andrighetto à Zurich ou Gregory Hofmann et Lino Martchini à Zoug. Espérons que Sandro Schmid poursuive sa progression, que Christoph Bertschy devienne aussi un leader offensif ou que le jeune Attilio Biasca soit la révélation de la saison.

Evidemment, il faudra être épargné par les blessures, savoir gérer la pause olympique en février, que Zurich connaisse une fin de cycle et espérer aussi que Reto Berra soit encore une fois à la hauteur. Mais tous les espoirs sont permis. Une chose est sûre: vivement la reprise! 

Marie Ceriani: "Le titre va revenir en Suisse centrale"

Pour moi, c'est Zoug qui va gagner le championnat. L'EVZ a fait deux des meilleurs transferts de l'été avec les arrivées de Dominik Kubalik et de Tomas Tatar. Ils s'ajoutent à Jan Kovar et Daniel Vozenilek qui sont déjà des joueurs de caractère, des leaders… Ils peuvent aussi compter sur des Suisses expérimentés et adroits devant le but adverse comme Grégory Hofmann et Lino Martschini. Sans oublier que Leonardo Genoni sait se sublimer pendant les playoffs. C'est l'équipe la plus complète de National League à l'heure de la reprise.

Concernant Gottéron, les Dragons finiront dans le top six de la saison régulière et décrocheront la qualification directe. Pour ce qui est des playoffs, c'est toujours difficile à dire. Je les vois bien aller jusqu'en demi-finale et pourquoi pas en finale si les planètes sont alignées (et si les meilleurs joueurs ne se blessent pas durant les playoffs, comme c'était le cas la saison passée), mais il faudra patienter (encore) un peu avant de pouvoir fête leur tout premier titre. A mon avis, Gottéron sera un peu court avec seulement six étrangers.

Je me demande aussi quelle sera la forme de Reto Berra (38 ans quand même) qui dispute sa dernière saison avec les Dragons. Ce qui est réjouissant, c'est qu'il y a beaucoup de potentiel dans l'équipe avec l'arrivée d'Andrea Glauser, les jeunes Ludvig Johnson, Maximilian Streule, Attilio Biasca, Jan Dorthe, etc... donc si ce n'est pas pour tout de suite, c'est pour bientôt!

Léo Martinetti: "Et si cette année était vraiment la bonne?"

Après les petites phrases choc du nouveau boss des Dragons cet été, j’avoue avoir craint le retour de bâton pour la saison à venir. Des inquiétudes qui se sont gentiment dissipées au fil de la préparation, en voyant le niveau de certains joueurs, le sérieux affiché par l’équipe et le style de jeu imposé par Roger Rönnberg.

Certes, Zoug fait figure de favori aux côtés de Zurich. D’autres équipes, comme Genève, se sont également renforcées et pourraient très bien créer la surprise dans ce championnat. Mais c’est aussi le cas de Fribourg, qui a recruté intelligemment: les départs ont été compensés, de jeunes talents n’attendent que d’exploser et presque tous les tauliers sont encore là.

Aucun doute que le duo "SørenMark" continuera à se trouver les yeux fermés, que Sandro Schmid, en fin de contrat, profitera de cette saison pour prouver sa valeur, que Christoph Bertschy voudra retrouver ses standards comptables après une saison en demi-teinte, ou encore que les nouveaux arrivants, Attilio Biasca, Henrik Borgström, Andreas Glauser, Patrik Nemeth, Ludvig Johnson et Michael Kapla voudront répondre aux attentes placées en eux par l’exigeant public fribourgeois.

Enfin, il y a la fibre romantique qui parle. Il est très probable que cette saison soit la dernière de Julien Sprunger. Quand on voit la ferveur qui a entouré son 1000e match et la victoire à la Coupe Spengler… imaginez à quoi ressemblerait la Place du Fair-Play si les Dragons allaient jusqu’au bout. Sans oublier que cette saison sera également l’une des dernières chances pour Reto Berra de décrocher un deuxième titre de champion suisse.

Et au pire, si mon pronostic venait à être erroné, je pourrai toujours recycler ce texte pour la prochaine saison, car à Fribourg, l’année prochaine sera toujours la bonne.

Gaël Longchamp: "Le retour du HCD après 10 ans d’attente"

Le dernier titre du HC Davos remonte à 2015. Après 10 ans d’attente, les Grisons vont retrouver leur place sur le trône national. L’effectif des jaunes et bleus a connu peu de changement durant l’été et c’est ce qui fera sa force cette saison.

Le staff grison sait travailler dans la continuité, développer des jeunes joueurs et recruter des étrangers percutants. Arrivé à Davos en 2023, Josh Holden a su imposer sa patte. Après un quart de finale en 2024 et une demi-finale la saison passée, l’entraîneur canadien est mûr pour emmener ses troupes en finale. Vous me direz que Davos n’a pas de gardien pour être champion. Ce à quoi je vous réponds que Lausanne a été en finale avec Pasche au but…

Davos pourra compter sur une défense solide et sur une attaque de feu où chacun connaît son rôle. Enzo Corvi et Simon Ryfors distillent des caviars à Stransky, Tambellini et Zadina (67 buts à eux trois en saison régulière 24/25) alors que Knak, Nussbaumer, Egli ou encore Gredig affolent les ailes avec énergie et amènent de l’impact devant le but adverse. Même si la légende Andres Ambühl a rangé ses patins, ce HC Davos a l’étoffe d’un champion et n’oubliez pas que ce n’est jamais facile d’aller jouer dans les Grisons, surtout un mardi soir…

C’est d’ailleurs un mardi soir dans les Grisons que la saison de Fribourg-Gottéron prendra fin, mais impossible de vous dire à quel stade des playoffs. Une chose est sûre pour les Dragons, ils termineront dans le top 6 à la fin du championnat régulier. Avec l’arrivée d’un entraîneur au palmarès bien rempli et des transferts prometteurs, Gottéron peut prétendre à vivre une belle saison.

Reste à savoir si le maître à jouer du power-play, Ryan Gunderson, sera remplacé et si le calendrier dantesque (un match tous les trois jours, la Coupe Spengler et les JO) sera digéré à l’entame des séries pour le titre. J’espère que les Fribourgeois auront encore assez d’énergie (Gottéron débute la saison avec six étrangers) pour me faire mentir et ne pas fermer le chapitre de cette saison un mardi soir dans les Grisons, mais bien un samedi soir à domicile avec un vase jaune dans les mains du capitaine Sprunger qui pourra raccrocher ses patins avec le sentiment du devoir accompli.

Jessica Dafflon: "Une saison sans grande surprise"

On prend les mêmes et on recommence! Je ne m’attends pas à une saison pleine de surprises et de rebondissements. Dans les six premiers de la saison régulière, on retrouvera (dans le désordre): Zurich, Zoug, Lausanne, Fribourg, Davos et Berne. Et les Zurichois ont toutes les cartes en main pour aller cueillir leur 3e titre consécutif. Même sans briller durant la saison régulière, ils ont le contingent et les joueurs pour mettre un coup d’accélérateur au bon moment.

Aux côtés des deux meilleurs joueurs suisses que sont Malgin et Andrighetto, les étrangers du ZSC, pour ne citer que Balcers, Fröden et Grant, ont déjà prouvé qu’ils pouvaient en tout temps faire la différence. Certains diront que le départ de Lammiko n’a pas été compensé, certes. Mais ce départ peut aussi laisser la place à de jeunes joueurs très prometteurs, que l’entraîneur des Lions n’a pas peur d’aligner aux côtés des stars.

Un mot encore sur Marco Bayer justement: il a montré la saison dernière en reprenant les rênes de cette équipe en cours de saison qu’il avait le caractère pour maintenir la cohésion dans le groupe et gérer les égos des stars zurichoises.

Du côté de Fribourg-Gottéron, l’équipe est belle et prometteuse. Je ne vous cache pas que les arrivées des jeunes Johnson et Biasca me mettent en joie. Toutefois, je ne veux (peux) pas m’enflammer autant que certains supporters qui n’hésitent pas à dire que "c’est la plus belle équipe de tous les temps !"

Si une place dans les 6 me semble évidente, il faudra voir l’état de forme général de l’équipe à l’aube des playoffs pour espérer une fin de saison magnifique. On connaît le poids que peuvent avoir certains joueurs du côté de Fribourg, et en cas de blessure, tout devient très vite compliqué. Je me range donc du côté de ceux qui veulent laisser quelques années à Roger Rönnberg pour aller décrocher ce titre tant attendu.

Mais! Il s’agit de la dernière saison de Reto Berra à la BCF Arena, Julien "Jésus" Sprunger va peut-être raccrocher ses patins au printemps… L'histoire serait donc très belle ! Je le disais en titre: une saison sans grande surprise. Mais je souhaite que les prochains mois me donnent tort. 

RadioFr. - Rédaction
...