"Roger Rönnberg, c'est un peu le Chris McSorley suédois"

Grégory Beaud est le premier invité de "Match après match". Le spécialiste du hockey suisse passe en revue les nouveautés à Gottéron.

Roger Rönnberg, Andrea Glauser, Henrik Borgström, ... autant de nouveaux visages à la BCF-Arena. © KEYSTONE

Une nouvelle saison de National League est sur le point de commencer. C'est aussi l'heure de découvrir un nouvel épisode de notre podcast "Match après match". Le premier invité? Grégory Beaud, consultant pour Radio Fribourg, journaliste pour Blick et fondateur du podcast "Cold Facts". Extraits.

Marie Ceriani: Tu as passé du temps dans les patinoires cet été et tu as vu quelques matchs de préparation, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a déjà intrigué?

Grégory Beaud: Fribourg-Gottéron. Ca fait une année et demie qu'on parle du nouvel entraîneur, Roger Rönnberg et pourtant, il n'a pas encore gagné un seul match avec sa nouvelle équipe. Je me réjouis de voir sa version de Gottéron.

MC: On attend énormément de ce monsieur, que ce soit les médias ou les fans. Le club aussi en attend énormément. La pression est énorme...

GB: Et il s'en rajoute lui-même de la pression! Il a dit à ma collègue du Blick alémanique qu'il avait déjà trouvé l'endroit où il fera la fête le jour où Gottéron fera le titre! Roger Rönnberg, c'est un personnage. C'est quelqu'un qui adore parler aux médias. On va dire que c'est un peu le Chris McSorley suédois. Je ne compare pas le coaching, mais sa relation avec les journalistes.

MC: Il nous a dit qu'avant Noël, il fera une interview en direct en français sur Radio Fribourg...

GB: Ah! Il aime vraiment se mettre la pression! Il a aussi dit que si les fans n'étaient pas contents, il mettrait son numéro de téléphone sur l'écrant géant de la BCF-Arena pour qu'ils puissent se plaindre.

MC: On entend vraiment beaucoup parler de Roger Rönnberg. Un de nos auditeurs, Olivier, pose une question intéressante. Qu'est-ce qui se passe si ça ne marche pas du tout avec lui après dix, quinze matchs?

GB: Olivier, c'est le seul du canton de Fribourg à penser que ça ne puisse pas fonctionner avec Roger Rönnberg. Mais c'est une bonne question, parce que c'est un entraîneur qui a signé un contrat de trois ans. J'ai l'impression que si ça ne marche pas, Gottéron va devoir trouver un moyen pour que ça fonctionne quand même. Il ne faut pas oublier l'entier du staff: Lars Leuenberger connaît le championnat de Suisse, Rikard Franzen a beaucoup d'expérience, ... tout a été mis en place pour que ça fonctionne. On a fait venir un analyste vidéo et statistiques. Avec Roger Rönnberg, il n'y a rien qui est laissé au hasard. Derrière son image de clown qu'il aime bien se donner, il y a un sacré bosseur.

MC: Qu'est-ce que tu sais du style de jeu qu'il va imposer à Gottéron?

GB: Rapide et intensif. Aux entraînements, je vous conseille d'aller les voir, ça va vite, ça patine, ... quand Roger Rönnberg a été annoncé à Gottéron, j'ai appelé Henrik Tömmernes, l'ancien joueur de Genève-Servette. Il m'a dit qu'avec Roger, Fribourg devenait un candidat au titre.

MC: On va parler des autres nouveautés: le retour d'Andrea Glauser. Il y a aussi des attentes autour de lui. Qu'est-ce qu'il va apporter à Fribourg?

GB: Pour moi, c'est un état d'esprit. Sur la glace, il est très bon, c'est sûr. Il est capable de porter le puck, mais surtout, je pense qu'il peut incarner l'âme de cette équipe de Fribourg-Gottéron. À terme, Andrea Glauser sera certainement le capitaine des Dragons.

MC: Parlons des étrangers. Marcus Sörensen, Lucas Wallmark et Jacob de la Rose ont été conservés, tandis que Michael Kapla, Patrik Nemeth et Henrik Borgström rejoignent l'équipe. Comment tu perçois ce pack de six étrangers?

GB: Mon problème, c'est justement qu'ils ne sont que six. Tout le monde en a sept. C'est un choix et même un risque que prend Gerd Zenhäusern. Mais si on parle de leur qualité, je pense qu'il ne faut pas s'arrêter à l'impression que Patrik Nemeth a laissée lors des derniers play-off. Il peut être un pilier de la défense. Michael Kapla et Henrik Borgström ont joué en Suède ces dernières années. À mon avis, Roger Rönnberg les a scoutés. 

MC: La saison régulière se termine le 9 mars. Où sera Fribourg?

GB: Je mets Gottéron dans mon top six. Mes collègues du Blick alémanique ont mis Fribourg en un, deux ou trois. Je suis le plus pessimiste, mais les Dragons doivent finir dans le top six, c'est évident. C'est leur l'objectif.

MC: L'année passée, Zurich a gagné le titre. Est-ce qu'ils sont à nouveau les favoris?

GB: Les favoris, oui. Rien que si on regarde les cotes des bookmakers. Je ne sais pas si on a le droit de le dire à Radio Fribourg, mais la dernière fois qu'un club a gagné trois titres de suite, c'était à la fin des années 90, ...

MC: C'est mieux d'éviter d'en parler (rires). 

GB: Alors ça n'est jamais arrivé. Kloten n'a jamais gagné trois titres de suite. Zurich est le grand favori, c'est sûr, mais si je devais parier, je ne pense pas que je mettrais mon argent sur Zurich.

MC: Alors, à ton avis, qui sera champion ? C'est toujours très dur de répondre à cette question en septembre...

GB: On a toujours l'air malin quand on se réécoute, mais j'espère que les gens ne réécouteront pas cette interview dans quelques mois. On peut se mouiller un peu. Moi, j'aime bien l'équipe de Zoug. On a mis les moyens là-bas. Ils ont pris Dominik Kubalik, le meilleur attaquant du championnat, ou pas loin. Ils ont engagé Tomas Tatar, un joueur de NHL, avec une expérience longue comme le bras. On n'oublie pas Grégory Hoffmann, qui va commencer la saison sans être blessé. Et Lino Martschini est toujours là. Ca me plait bien.

Écoutez l'intégralité de l'épisode de "Match après match":

RadioFr. - Marie Ceriani
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