Nouvelle gouvernance pour le Béjart Ballet de Lausanne
Le Conseil de fondation revoit la gouvernance de la compagnie et crée un poste de directeur général. Gil Roman reste chorégraphe et directeur de ballet, mais il sera encadré.
Le Conseil de fondation a annoncé vendredi une série de mesures pour répondre aux carences relevées dans l'audit. Lancé mi-juin, il a permis d'entendre de façon anonyme 70 membres du BBL, soit la quasi-totalité du personnel ainsi que 47 anciens collaborateurs, a déclaré Solange Peters, présidente du Conseil de fondation vendredi devant la presse à Lausanne.
Dans le rapport publié vendredi, "ce qui nous a frappés c'est la confusion des rôles au BBL. La distribution des responsabilités artistiques et administratives est mal délimitée", a-t-elle observé. L'organisation de la compagnie nécessite une rigueur plus forte et mérite d'être peaufinée."
Soupe au lait
Le Conseil de fondation va ainsi mettre en place un nouvel organigramme qui redéfinit les postes actuels de direction. Le numéro un, Gil Roman, y poursuit sa mission de chorégraphe et directeur de ballet, mais avec un soutien et un encadrement spécifiques.
"De façon réconfortante et unanime, ses qualités artistiques sont reconnues", note Mme Peters. L'audit le décrit comme sensible, pointu, exigeant. Mais aussi comme "vulgaire, impulsif, colérique et injurieux". Pour y remédier, un encadrement "solide" sera mis en place. Le directeur artistique travaillera notamment "en collaboration étroite avec un nouveau maître de ballet", Eric Camillo.
Exit le directeur de production
Le Conseil de fondation, qui pointe un manque de contre-pouvoir au sein de la direction, crée également un poste de directeur général. Il chapeautera l'ensemble de l'institution y compris l'Ecole-Atelier Rudra Béjart et sera recherché à l'externe. S'y ajoutera un poste de responsable des ressources humaines.
Enfin, le directeur de production, démis provisoirement de ses fonctions, a été licencié le 18 octobre dernier. Si ses qualités professionnelles sont reconnues, il a commis de graves manquements dans la gestion des distances avec les collaborateurs et du respect des femmes, a relevé Mme Peters. Ses attitudes et propos relèvent du harcèlement sexuel.
Le rapport sera transmis au Ministère public qui décidera de la suite à donner, a noté Mme Peters. L'homme avait déjà été licencié par Maurice Béjart pour harcèlement avant d'être réengagé.
Tolérance zéro
Devant la forte attente des personnes auditées, le Conseil de fondation a décidé de mettre rapidement en place de "petites" mesures, mais "très importantes" pour le quotidien des membres de la compagnie. Elles concernent l’amélioration de l’organisation du travail et le respect d’autrui.
Parmi elles, un planning du travail et des vacances mieux structurés, la consolidation du plan de santé, une politique de tolérance zéro en matière de consommation d’alcool ou de stupéfiants et de tout comportement inapproprié, ainsi qu’une révision de la politique salariale.
Par ailleurs, l'audit n'a pas mis en évidence la problématique de drogues dures évoquées par témoignage anonyme, a précisé Mme Peters.