Pas de place d’apprentissage: l’angoisse pour les ados

Lorsqu'un jeune se retrouve sans place d'apprentissage, c'est une inquiétude pour toute la famille. Entretien avec l'association Helium.

Image d'illustration. © Keystone

Bientôt la fin de l’année scolaire et bientôt les vacances! Les plus jeunes élèves savent déjà qu’ils retrouveront leurs camarades et leurs enseignants à la rentrée. Ils n’ont qu’une envie: profiter de leur été. Pour les plus âgés, le sentiment n'est pas le même, spécialement pour ceux qui n’ont pas encore trouvé une place d’apprentissage. Ont-ils à cœur de partir en vacances, ou sont-ils angoissés? Et, comment peut-on soutenir ces adolescents?

Caroline Sigrist et Kerima Sid'Amar de l’association Helium, qui travaille dans l’accompagnement des familles du Canton de Fribourg et qui aide les parents en difficulté face à l’adolescence, répondent à ces questions.

Radio Fribourg: Est-ce qu'il y a beaucoup d'adolescents qui n’ont pas encore trouvé de place d’apprentissage ?

Caroline Sigrist: Oui, chaque année, on a des jeunes qui ont loupé le début des recherches d'apprentissage, qui ne sont pas forcément motivés ou qui sont perdus dans leurs choix. Du coup, ça les met eux et leur proche en crise. On voit également des parents qui sont vraiment très stressés de savoir que leur jeune n'a rien.

Dans quel état d'esprit sont ces jeunes?

Caroline Sigrist: Ils se font beaucoup de soucis, mais ils ne le montrent souvent pas. C'est là qu'il y a un grand décalage dans les familles. On a des parents très stressés, qui mettent beaucoup de pression et face à eux, des jeunes qui sont fuyants. Les parents ont l'impression qu'ils s'en fichent alors que ce n'est pas du tout le cas. Cette pression rajoute encore du stress chez le jeune. Ces familles sont en risque de rupture pendant l'été ou à la rentrée.

Kerima Sid'Amar: Ce côté fuyant, c'est aussi un moyen pour les adolescents de ne pas entrer dans le problème. On invite les familles à se poser et à en parler dans un premier temps, éviter que ça dérape. Je pense que c'est vraiment une étape qui peut amener à des grosses crises familiales.

Chez Hélium, vous êtes surtout en contact avec les parents au travers de vos groupes de discussions. Comment une maman ou un papa sait quand elle ou il doit être là pour aider leur jeune?

Caroline Sigrist: C'est peut-être ça le plus difficile. Être présent, c'est important, pour que le jeune sente que son parent l'accompagne. Moins on stresse, plus c'est facile aussi d'aider un adolescent en difficulté. Il faut relativiser: ce n'est pas parce qu'il n'a pas une place à la rentrée qu'il est foutu pour la vie. Il existe plein de ressources, comme l'ISEMO ou encore des places d'apprentissages disponibles avec Last Minute.

Et puis, d'un autre côté, il faut aussi leur laisser du temps. Finalement, ils ont 15 ans, c'est aussi compliqué pour eux de se projeter. Donc, on respire, on prend le temps, on regarde ensemble ce qui est possible, ce qu'ils aiment. Il faut dédramatiser et partir avec ce jeune dans un projet qui a du sens pour lui.

Écouter l'interview complet:

RadioFr. - Mike Mevs / Adaptation web: Mattia Pillonel
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