Passer son été au milieu des feuilles de tabac
Durant l’été, de nombreux travailleurs saisonniers viennent prêter main forte aux agriculteurs de la région.

La récolte de tabac se poursuit dans la Broye fribourgeoise. Un processus qui a débuté durant le mois de juillet et qui se poursuivra encore quelques semaines. Durant cette période, la charge de travail est grande. C’est pour cela que les agriculteurs font appel à des travailleurs saisonniers.
Si certains producteurs engagent des personnes originaires d’Europe de l’Est, d’autres préfèrent des personnes venant de pays un peu plus proches. C’est le cas de Patrick Maendly. Ce producteur basé à Frasses emploie depuis plusieurs années des étudiants français.
Le tabac au lieu de la plonge
Rencontre avec Valentin, un adolescent venant de la région du Doubs qui a trouvé ce boulot grâce au bouche-à-oreille. Nous sommes en plein après-midi dans un des hangars de la ferme de Patrick Maendly. Après avoir cueilli des feuilles de tabac toute la matinée, cet agriculteur et ses employées s’affairent autour de vieilles machines. Il faut faire passer un fil à travers les feuilles de tabac avant de les fixer à des latte en bois et les pendre pour les faire sécher.
Appliqué, Valentin déserte son poste quelques minutes pour nous expliquer pourquoi il a choisi la Suisse. "C’est un peu compliqué de trouver du travail en France à 16 ans, reconnait-il. J’aurais pu trouver à certains endroits, mais ils ne m’auraient pas plu. La restauration? Je n’y serais pas allé."
Des travailleurs fidèles
Ces étudiants vivent ensemble. Ils sont nourris et logés par Patrick Maendly qui revoit souvent ces jeunes travailleurs saisonniers revenir. "Généralement, ils reviennent jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail en France, explique l’agriculteur broyard. Je suis toujours content de reprendre des anciens, parce que je sais que ça roule. Ils connaissent le travail, la maison et on a fraternisé."
Il explique également privilégier les travailleurs français, car ils s’engagent pour l’ensemble des vacances. Cela n’est pas toujours le cas des jeunes broyards qui souhaitent aussi partir en vacances. Enfin, Patrick Maendly admet qu’il ne pourrait pas se passer de cette main d’œuvre saisonnière. "Le tabac est une culture encore très manuelle, peu mécanisée. On n’arriverait pas faire la récolte uniquement avec la famille."
Concernant le salaire de ces jeunes, qui ont quitté la Broye à la fin de cette semaine, aucun seuil minimum n’est fixé. L’Union suisse des paysans a tout de même émis des recommandations. Pour un auxiliaire temporaire ayant moins de 18 ans, le salaire indicatif brut mensuel oscillerait entre 1540.- et 2590.-. Pour des employés temporaires, sans expérience ou auxiliaire (main d’oeuvre saisonnière), il est de 3385.-.