La maman des Elfes sur le canapé bleu

La présidente et fondatrice d'Elfic Fribourg, Karine Alleman, parle avec passion de son rôle au sein du club.

Karine Alleman revient sur le parcours d'Elfic ces dernières années et parle de ses convictions à propos de son club. © La Télé

Cela fait près de 20 ans que Karine Alleman dirige Elfic Fribourg. Elle ne rate aucun match de ses protégées, qui dominent le championnat depuis plusieurs années. Témoin de sa passion pour ce sport et de son amour pour le club, la présidente tient son rôle bénévolement."On n'est pas comme ces grands clubs de foot français", rigole-t-elle.

A la veille de la saison, la maman des Elfes se dit confiante et impatiente. "On a eu pas mal de déplacements à l'étranger pour jouer contre des adversaires très forts, c'est une bonne préparation à la coupe d'Europe. A la fin du mois d'août, on piaffe un peu. La première fois qu'on retourne à Saint-Léonard, c'est toujours une joie."

Outre un premier match en France qualifié de "catastrophique" par l'entraîneur d'Elfic Fribourg, la préparation pour la saison a été un succès. "Depuis, on a vraiment fait des très bons matchs, relève Karine Alleman. On sent une vraie envie de jouer, il y a un esprit collectif qui se met en place."

Le prochain défis à la carte: l'Eurocup. Les Elfes de Fribourg se mesureront à l'échelle européenne, de quoi affirmer leur statut de membres d'un grand club, d'après leur directrice. "Ça nous donne envie de donner le meilleur de nous même. C'est la huitième année qu'on participe à cette compétition et on y acquiert une légitimité sur la carte de l'Europe."

Un succès pérenne

"Je crois qu'on s'est vraiment construit, appuie Karine Alleman. On a tout connu, donc je suis assez à l'aise avec le résultat qu'on fait, quel qu'il soit. On a connu des saisons plus difficiles, risqué la relégation, on a aussi eu le statut des valeureux contradicteurs d'Helios, qui étaient alors les invincibles... Alors c'est vrai que depuis deux ans, on a gagné beaucoup de titres, mais on sait que le sport c'est un cycle." Rester humble, telle semble être la démarche de la protectrice des Elfes pour garder une atmosphère saine et compétitive.

Je ne veux pas qu'on soit une étoile filante dans le championnat suisse, il nous faut des bases solides et on les a.

La présidente du club privilégie la consolidation des bases, afin que les résultats puissent se ressentir sur le long terme. "Je ne veux pas qu'on soit une étoile filante dans le championnat suisse, il nous faut des bases solides et on les a", lance-t-elle. Le centre de formation d'Elfic est également un point important sur lequel s'appuyer en cas de problème. "Si une, deux, ou même trois joueuses décident d'arrêter le basket, on ne sera jamais démuni, puisqu'on sait qu'on a des jeunes qui arrivent derrière. Ça nous donne aussi une certaine sérénité."

Une ombre au tableau

Le succès est parfois aussi fait de chapitres plus sombres. L'épisode Romain Gaspoz, à la suite duquel Swiss Basketball a entrepris des mesures pour mettre en place un cadre plus sain dans le monde du basket en Suisse, fait partie des souvenirs douloureux. "J'étais KO debout. C'était un moment très douloureux pour beaucoup de monde, c'est vraiment malheureux. J'avais l'impression d'être dans un état de choc post-traumatique. Ça restera une blessure d'avoir vécu ça", admet Karine Alleman.

Malgré cet épisode, le club et sa présidente ont su rebondir de la bonne manière, avec un soutien fort. "Des anciennes joueuses, parents de joueuses et d'autres personnes nous ont beaucoup soutenu. On a un club formidable qui a aujourd'hui une très belle atmosphère, avec des membres et proches impliqués", assure la présidente.

La Télé - Karin Baumgartner / Adaptation Web: Rémi Alt
...