Playoffs: "La police ne travaille pas seule"
Les forces de l'ordre sont sur le qui-vive pendant les playoffs. Interview de Martial Pugin, chef du secteur communication de la police cantonale fribourgeoise.

Frapp: Est-ce que la tension monte durant les playoffs? Quel est le ressenti sur le terrain avec vos équipes?
Martial Pugin: Chaque match, qu’il soit en saison régulière ou en playoffs, fait l’objet d’une analyse de risque. Et selon les équipes en présence, leur passif, la réputation des fan-clubs, on adapte notre dispositif. Les tensions peuvent exister entre certains clubs, comme c’est le cas actuellement avec Lausanne. Donc forcément, on met en place des mesures renforcées.
Pour le match de jeudi, dans quel scénario vous trouvez-vous?
On est dans un scénario de risque élevé, avec un déploiement conséquent d’effectifs. Même si on garde confiance, on reste prudents. On appelle surtout au bon sens et au fair-play des supporters pour que la fête soit belle et accessible à tous.
Que se passe-t-il si ça dégénère?
Si nécessaire, on a les moyens d’agir rapidement, que ce soit avec des ressources de réserve ou du renfort intercantonal. Mais l’objectif reste que tout se passe bien. On agit avant tout en prévention.
Quel est le rôle des clubs dans tout ça?
Les clubs ont leur propre sécurité à l’intérieur de l’enceinte, tandis que la police va s'occuper de l’espace public. Si besoin, on peut renforcer le dispositif intérieur. La police ne travaille pas seule. La sécurité, c'est une collaboration avec les organisateurs - les clubs - et les fan-clubs.
Les messages de prévention des clubs ont-ils un impact?
L’ambiance lors du dernier match à Lausanne semblait plutôt positive. Les appels au fair-play sont bienvenus, mais évidemment, on reste vigilants.
Quels incidents ont été constatés depuis le début des playoffs?
On a relevé des comportements violents entre supporters, des actes hostiles envers la police, et des dommages à la propriété. L’hostilité envers les forces de l’ordre est présente, surtout quand on intervient pour éviter des confrontations.
Quel est le nombre de policiers mobilisés?
Pour des raisons de sécurité, on ne communique jamais sur nos effectifs ou notre stratégie. Ce qu’on peut dire, c’est que chaque match demande une adaptation, et parfois des heures supplémentaires, du personnel rappelé de congé, etc. Ça a un impact quand même assez important sur notre fonctionnement global.
Est-ce qu’en cas de qualification en finale, le dispositif change?
On anticipe déjà différents scénarios. En cas de victoire, on prépare un dispositif festif, mais en restant attentifs aux éventuels débordements. En cas de défaite, il faudra aussi assurer le retour sécurisé de tous les supporters.
Vous accompagnez les supporters en déplacement?
Que ce soit pour venir à Fribourg ou repartir, on peut escorter les convois, en coordination avec d’autres cantons. On adapte aussi selon les demandes des clubs et des fan-clubs.
Comment sont répartis les coûts de sécurité?
Les clubs paient un émolument de 1,50 francs par billet vendu. À la fin de la saison, on leur adresse un décompte annuel. Mais le montant varie selon la saison, les risques, les équipes, donc on ne peut pas donner de moyenne précise.
Et si des policiers fribourgeois interviennent dans un autre canton?
Dans ce cas, une convention prévoit une compensation financière entre cantons, selon le nombre d’agents engagés.
Concernant les interdictions de stade, qui décide?
Ce sont les clubs qui les prononcent. La police peut alerter le club en cas de comportement problématique, mais c’est à eux de décider qui entre ou non.