Prix de pension des EMS indexés au coût de la vie à Fribourg

Les prix de pension des EMS suivront désormais l'inflation, malgré l'opposition du Conseil d'Etat à cette motion.

La motion a été acceptée par 61 voix contre 40 et 1 abstention (image d'archive). © KEYSTONE

Les députés fribourgeois ont voté mardi une motion demandant d'indexer le prix de pension des EMS au coût de la vie. Ils n'ont pas suivi l'avis du Conseil d’Etat, qui estimait qu’automatiser le mécanisme le priverait d’une marge de manœuvre "indispensable".

La motion a été acceptée par 61 voix contre 40 et 1 abstention. Emanant des députés PLR Antoinette de Weck et Vert François Ingold, elle s'inscrit dans le contexte s'annonçant "particulièrement difficile" cette année pour les Etablissements médico-sociaux (EMS), eux qui doivent affronter une augmentation constante des coûts.

"L'idée vise à éviter les adaptations au coup par coup", a argumenté François Ingold. Durant les sept dernières années, le prix de pension est passé de 103 à 108 francs par jour, ce qui correspond à une évolution de 5,63%. "La hausse est supérieure à l’indice retenu pour la fixation des salaires de l’Etat", a répondu le gouvernement.

Une nécessité

"Il y a une nécessité à accorder l'indexation", a insisté Antoinette de Weck. Dans le cas contraire, l'écart s'accroîtra entre un prix de pension adapté et un prix fondé sur une modification périodique. "La discussion de détail permettra de trouver la meilleure solution", a ajouté l'ancienne conseillère communale de Fribourg.

Pour le Conseil d'Etat, par la voix du ministre de la santé Philippe Demierre, "indexer automatiquement les prix de pension au coût de la vie le priverait d’une marge d’appréciation indispensable". "Des situations particulières, comme la soudaine hausse des prix de l’électricité, ne pourraient plus être prises en compte", a-t-il dit.

La dégradation récente des perspectives financières du canton de Fribourg a été mentionnée. "Il faut pouvoir fixer les barèmes en lien avec le budget de l'Etat", a relevé la députée centriste Luana Menoud-Baldi. "L'obligation d'indexer pourrait reporter l’effort d’économies sur les autres domaines", a précisé l'exécutif.

ATS
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