Le photographe voyeur nie avoir abusé de ses modèles

L'homme, condamné à 11 ans de prison, repasse devant la justice fribourgeoise.

Le photographe amateur filmait aussi ses victimes à leur insu. © Pexels

Aujourd'hui en prison, le photographe amateur fribourgeois repasse devant la justice fribourgeoise depuis lundi. En janvier 2021, il avait été condamné à une lourde peine: 11 ans de prison. L'homme aujourd'hui âgé de 46 ans, avait notamment été reconnu coupable de viols, de contraintes sexuelles mais aussi d'avoir filmé des modèles à leur insu. Une peine contre laquelle il a fait appel.

Interrogé par la juge du Tribunal cantonal, le Fribourgeois admet avoir filmé ses modèles lors des séances photo. "J'en suis sincèrement navré", a-t-il déclaré à plusieurs reprises lors du premier jour d'audience. Et de préciser que personne n'avait eu accès à ces vidéos sauvegardées sur des disques durs protégés.

Le photographe amateur rejette par contre les accusations de contraintes sexuelles et de viols. Il s'agissait pour lui de relations consenties. "Je préférerais mourir plutôt que d'avoir forcé quelqu'un à faire quelque chose", a-t-il déclaré avant d'éclater en sanglots. Vêtu d'une veste de costard, d'une chemise et d'un jean foncé, caché derrière un paravent pour que les plaignantes ne le voient pas, l'homme explique avoir proposé, suggéré, tout au plus provoqué, mais jamais forcé.

Un sentiment de honte

Les plaignantes interrogées parlent d'un homme directif et insistant auquel elles n'ont pas réussi à exprimer clairement leur refus. "J'essayais de le repousser, mais je n'osais pas dire non" a déclaré l'une d'elles. "Je me suis sentie soumise, j'ai accepté pour que ça s'arrête", explique une autre plaignante. Plusieurs femmes ont également exprimé un sentiment de honte et une difficulté à se considérer comme victime dans un premier temps. Un déni qui explique pourquoi certaines ont parfois porté plainte plusieurs années plus tard.

Les différentes parties plaideront mardi. Dans son appel, la défense demande l'acquittement pour la contrainte sexuelle, le viol et la pornographie et une peine compatible avec un sursis complet, soit moins de deux ans. Le Ministère public requiert de son côté une peine plus sévère qu'en première instance: 12 ans au lieu de 11 pour des épisodes de contraintes sexuelles et d'abus de détresse pour lesquels le photographe n'avait pas été reconnu coupable en 2021.

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RadioFr. - Loïc Schorderet
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