Un pas de plus vers la gratuité des protections hygiéniques

Le gouvernement fribourgeois a un an pour déterminer comment cette mesure pourrait être appliquée dans le canton et combien elle va coûter.

Le tabou qui entoure les règles s’effrite quelque peu depuis plusieurs années en Suisse et ailleurs notamment en ce qui concerne le coût d'acquisition des protections hygiéniques (archives). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

C'est ce qu'a décidé mardi après-midi une majorité du Grand Conseil. Les protections hygiéniques pourraient ainsi bien être mises à disposition dans les collèges, les hautes-écoles et les universités du canton. L’idée est ensuite de proposer des serviettes et des tampons dans d’autres lieux comme les écoles, les CO et les installations sportives. Pour l'une des députées à la base de cette demande, la socialiste Anne Favre-Morand, le vote du jour est un signal.

"La précarité menstruelle touche 10% des Fribourgeoises", a relevé Anne Favre-Morand, qui a précisé aider parfois elle-même des jeunes filles affectées par le problème.

UDC et PLR réticents

Le Conseil d'Etat, via la ministre Anne-Claude Demierre, en charge de la santé, a soutenu une question déjà évoquée dans plusieurs autres cantons. Selon lui, l'achat de protections hygiéniques peut être omis quand il s'agit pour une population pauvre de choisir entre celles-ci et d'autres dépenses, comme remplir son frigo.

Le groupe UDC et le PLR en majorité ont rejeté le postulat en notant que ce n'était pas au législatif de traiter le dossier, l'aide sociale pouvant y pallier. Le Centre et le groupe Vert Centre Gauche ont soutenu la démarche en la voulant la plus simple possible, ont dit les députées Anne Meyer Loetscher et Christa Mutter.

Sujet encore tabou

Une étude portant sur plus de 6500 étudiantes en France a révélé qu’une femme sur dix fabriquait ses propres protections pour des raisons financières. Dans ces conditions, les femmes doivent trouver des alternatives qui peuvent nuire à leur santé, comme uneutilisation prolongée ou inadéquate de protections hygiéniques.

Une autre solution consiste parfois à rentrer à la maison durant la période des règles, avec pour conséquence un risque de décrochage scolaire ou encore un licenciement. Le tabou qui entoure les règles s’effrite quelque peu, mais il reste difficile pour une femme d’en parler ouvertement ou même de solliciter une protection hygiénique.

Le futur rapport de l'exécutif cantonal rendra compte des modalités de mise en œuvre: nombre de lieux, coût, matériel à disposition, ou encore stratégie de communication et renforcement des mesures de prévention. Selon les postulantes, les règles impliquent dans la vie d'une femme une dépense moyenne de 4500 francs.

ATS
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