Quelques conseils pour protéger son jardin de la chaleur

Avec le retour des températures estivales, les plantes peuvent souffrir. Petit tour au Jardin botanique pour quelques conseils de jardinage.

Le Jardin botanique a installé plusieurs ombrages pour protéger ses plantes. © Frapp

Au Jardin botanique de l'Université de Fribourg, on s'active durant l'été pour lutter contre les périodes de grosses chaleurs. Ombrages, pailles, tuyaux d'arrosages, chaque année, de plus en plus de mesures sont prises, car les végétaux souffrent aussi de la hausse des températures.

"Les feuilles ternissent, deviennent jaunes, voir brunes, un peu comme des coups de soleil, montre Manuela Moduli, jardinière au Jardin Botanique. Quand la météo dépasse 30°C, les feuilles vont se recroqueviller et devenir plus petites. A ces températures, la transpiration est telle que les racines peinent à suivre, peu importe à quel point on arrose. Il faut donc absolument penser à protéger les plantes contre la chaleur et pas uniquement contre la sécheresse."

Face à la chaleur, les feuilles ont perdu leur couleur, certaines sont même devenues brunes. Source: Frapp

Sous le parasol

Pour protéger les plantes contre la canicule, la jardinière nous montre deux méthodes utilisées au Jardin botanique. La première est de donner de l'ombre aux végétaux. Des ombrages ont été installés pour abriter les plantes les plus sensibles, et ainsi apporter quelques degrés en moins.

L'ombrage permet de protéger les fleurs d'une exposition directe au soleil. Source: Frapp

Pour chez vous, tout ce qui peut apporter de l'ombre pour vos plantes est à prendre, comme des filets d'ombrage ou des parasols. Il ne faut pas non plus hésiter à déplacer les végétaux qui sont trop exposés au soleil pendant les périodes de la journée durant lesquelles les températures sont les plus hautes.

La deuxième méthode consiste à couvrir toute surface du sol qui n'est pas ombragée par les plantes. Au Jardin botanique, ils utilisent de la paille, mais ce n'est pas la seule possibilité, comme l'explique Manuela Moduli. "On peut utiliser le gazon par exemple. Au lieu de le mettre au compost, faites le sécher puis vous l'étaler sur la terre. Il est aussi possible de stocker les feuilles durant l'automne et faire de même quand le printemps arrive. Sinon, les copeaux fonctionnent tout aussi bien."

Couvrir le sol permet de le rafraichir et d'éviter que les racines brûlent. Source: Frapp

Arroser, tout un art

Pour ce qui est de l'arrosage, il y a là aussi quelques spécificités et idées fausses, constate encore Manuela Moduli. Pour les personnes qui en ont la possibilité, la jardinière conseille de récupérer l'eau de pluie à l'aide d'une citerne. Sans calcaire, et à température ambiante, celle-ci est bien mieux pour hydrater les plantes.

L'eau venant des robinets est en effet souvent trop froide, ce qui peut provoquer un choc thermique. "On pourrait penser que ça leur fait du bien, comme une douche froide pour nous, mais en réalité, elles n'aiment pas ça. Si vous ne pouvez pas récupérer l'eau de pluie, alors prenez l'eau du robinet et laissez-la dans des bidons jusqu'à ce qu'elle soit à température ambiante avant d'arroser."

Au Jardin botanique, l'eau de pluie est récupérée puis distribuée aux plantes par des tuyaux. Source: Frapp

Manuela Moduli souligne encore une autre erreur commune à ne pas faire: arroser tous les jours pour garder le terreau humide. "L'idéal est de bien arroser une fois, afin que la terre soit assez gorgée, puis de laisser sécher avant de leur redonner de l'eau. Cela veut dire qu'il faut adapter selon la taille du pot, donc pour certaines plantes, ce sera tous les deux ou trois jours, et pour d'autres, une fois par semaine." En été, il est fortement recommandé d'arroser le soir, tandis qu'au printemps et en automne, quand la température est plus basse, on privilégie le matin.

Finalement, l'augmentation des températures peut pousser certains jardiniers à opter pour des plantes mieux adaptées à des fortes chaleurs. Une bonne idée, à condition que les végétaux choisis soient indigènes, insiste la jardinière du Jardin botanique. "Pour garder une symbiose avec les insectes et les animaux de nos régions."

Frapp - Mattia Pillonel
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