Dans les abysses du metal fribourgeois

Pour la cinquième fois, l'Abyss Festival inonde les rives du lac de la Gruyère de sonorités extrêmes. Reportage.

Le groupe fribourgeois Among Vultures s'est produit sur la grande scène du festival vendredi soir. © Frapp

A peine entré dans le festival, le public autour de nous annonce déjà la couleur: cheveux longs, vestes en jeans recouverts de patchs aux logos presque illisibles et de nombreux verres de bières déjà bien entamés. Mais, ce que l'on voit le plus, ce sont des sourires et des gens qui sont là par passion de la musique.

L'Abyss Festival, c'est du metal local et international. Plus de 5'000 festivaliers viennent se défouler le temps d'un weekend sur les rives du lac de la Gruyère à Hauteville. Déjà mythique pour les amateurs fribourgeois de musique extrême, l'évènement est pourtant encore jeune.

Crise de la cinquantaine

L'idée est née en 2016 d'une bande de potes quinquagénaires qui s'ennuyaient. "Ça faisait longtemps qu'on faisait des manifestations ensemble, raconte Jérôme Raemy, organisateur du festival. On nous a laissé une jolie parcelle à disposition et on s'est lancé. Depuis, on est toujours les mêmes copains et toujours motivés."

Pas facile de démarrer un festival de metal lorsqu'on est entourés d'armaillis et de producteurs de lait. "Mais petit à petit, les gens ont compris qu'on n'était pas bien méchant", rigole le gruérien metalleux. Depuis, la manifestation a réussi à se faire un public généreux.

Un public qui, par ailleurs, est là pour se faire plaisir. Fidèle au cliché du rockeur amateur de pression, l'Abyss détient le record national du nombre de bières écoulées par festivalier, avec plus de 5'300 litres vendus le temps d'un weekend.

La musique avant tout

Il existe tellement de sorte de metal, que pour moi, tout le monde peut y trouver son compte

Alors oui, la mousse coule à flot, mais les gens sont là principalement pour le son. Le premier concert commence et devant la scène, les têtes tournent déjà sur les rythmes effrénés d'une batterie à double pédale. "Ce que j'aime dans le metal, c'est son intensité, son énergie", confie un festivalier qui en est à sa troisième édition. "Cette musique est plus forte que ce que je ressens, ajoute l'un de ses amis. C'est comme une soupape qui libère et fait du bien."

Un style, donc, que n'importe qui pourrait apprécier? "Il existe tellement de sorte de metal, pour moi, tout le monde peut y trouver son compte", répond une festivalière.

5000 festivaliers se défoulent sur les bords du lac de la Gruyère. Source: Frapp

Travail acharné

Le metal a la cote. Les programmateurs se retrouvent chaque année avec des centaines de demandes de groupes de la région. Et, si aujourd'hui, ce petit festival indépendant tourne, c'est grâce au travail acharné de 300 bénévoles. 

Du coup, les organisateurs ne sont pas près de lâcher la barre. A l'avenir, ils souhaiteraient surtout professionnaliser l'organisation de la manifestation, afin d'avoir plus de temps pour offrir un festival de qualité.

Reportage vidéo:

Frapp - Mattia Pillonel / Dimitri Faravel
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