Des paysans suisses et fribourgeois relancent la révolte
Les agriculteurs suisses se rendront ce mardi devant l'Office fédéral de l'agriculture. Des Fribourgeois feront aussi le déplacement.
Les agriculteurs suisses se remobilisent après les manifestations de ce printemps, estimant que les réponses apportées à leurs revendications sont insuffisantes. Afin de se faire entendre, une nouvelle manifestation est organisée ce mardi devant l'Office fédéral de l'agriculture à Liebefeld, non loin de Berne. Plusieurs Fribourgeois ont prévu de répondre à l'appel du mouvement Révolte agricole Suisse, dont Simon Baechler, qui avait organisé un rassemblement dans son village. Lors de cet événement, plusieurs dizaines de tracteurs avaient formé un SOS dans un champ.
"Au niveau du bilan, nous constatons que des choses ont bougé", estime cet agriculteur de Vallon, dans la Broye. Membre du Comité Action Agricole Fribourg, il cite l'initiative biodiversité, rejetée par le peuple suisse en septembre, ainsi que la suppression d'une mesure qui obligeait chaque exploitation à réserver 3,5 % de ses surfaces pour protéger la biodiversité. Considérée comme une preuve de la valorisation de leur travail, cette avancée ne représente toutefois qu'une des quatre revendications des agriculteurs. Ils souhaitent encore obtenir la réduction de la charge administrative, la stabilité de la politique agricole, ainsi que la meilleure rémunération des produits et du travail des agriculteurs.
Au cours des derniers mois, les représentants des agriculteurs suisses ont rencontré certains membres de l'Office fédéral de l'agriculture. Ces discussions n'ont pas convaincu Simon Baechler. "Ils nous ont écoutés, mais nous n'avions pas l'impression qu'ils souhaitaient agir rapidement", déplore-t-il. Bien qu'il n'espère pas une nouvelle mobilisation massive, Simon Baechler sera présent à Liebefeld ce mardi. Un défilé avec des cloches et quelques machines agricoles est prévu, ainsi qu'une pétition signée par 65'000 personnes qui sera remise aux autorités.
Le programme Digiflux dans le viseur
Un autre sujet de mécontentement chez les agriculteurs suisses est le programme Digiflux, sur lequel les exploitants doivent enregistrer l'ensemble des produits utilisés sur leurs exploitations, comme les produits phytosanitaires, les engrais et les aliments pour animaux. Pour Simon Baechler, ce travail de déclaration est déjà effectué par les paysans, mais il est transmis lors des contrôles. "Digiflux permet à la Confédération d'avoir directement ces informations, mais sans le côté humain et sans marge d'erreur. Sans ce contact, il est difficile pour les agriculteurs de justifier une utilisation excessive de produits par rapport à leurs besoins. Le fait d'être surcontrôlé constitue une pression supplémentaire difficile à gérer."
Récemment, les agriculteurs ont remporté une victoire d'étape. Le Conseil national a accepté une motion du député UDC fribourgeois Nicolas Kolly, qui demande que les exploitations agricoles ne soient pas obligées d'utiliser la plateforme Digiflux. Le Conseil des États doit encore se prononcer sur cette question.