Satine: "Je voulais prouver que je suis une vraie chanteuse"
10 ans après The Voice Kids, la chanteuse pop vient de sortir un nouvel EP "Trampoline". Une artiste prometteuse, à seulement 20 ans!

Radio Fribourg: Bon, j’aurais pu commencer cette interview en t’appelant… Oscar. C’est vrai cette histoire?
Satine (rires) Oui, complètement vrai ! À la base, mes parents pensaient attendre un petit garçon, qu’ils voulaient appeler Oscar. Et puis, surprise: finalement, c’était une fille! Ils ont dû improviser. Et ce jour-là, à l’hôpital, ils regardaient "Moulin Rouge" à la télé… et ma mère a eu un coup de cœur pour le prénom Satine.
C’est un clin d’œil incroyable, d’autant plus que dans le film, Satine est malade des poumons… comme toi?
Oui, c’est dingue, j’ai aussi une maladie pulmonaire, beaucoup moins tragique évidemment, mais la coïncidence est folle. Je ne sais pas si c’était écrit quelque part, mais j’aime bien croire aux effets papillon, aux hasards qui n’en sont pas vraiment.
Tu dis souvent que tu es née sur scène. Tu te souviens de ta toute première fois?
Oui, parfaitement. Ma mère chantait une chanson qui s'appelle "Hijo de la Luna", et moi à 4 ans, je lui ai arraché le micro pendant un concert dans un camping parce que je voulais la chanter. Je l’ai chantée devant 200 personnes. C’est là que mes parents ont compris que je savais chanter.
Le yodel, tu l’as appris toute seule sur YouTube, c’est vrai?
En une après-midi. Bon, c’est peut-être un peu exagéré, mais pas tant. Ça m’a fascinée.
Et c’est ce que tu as chanté à The Voice Kids, à 9 ans. Tu regardes encore cette vidéo?
Je ne peux pas y échapper! Elle ressort tout le temps sur TikTok. À chaque fois, je suis identifiée dedans. Je la connais par cœur, c’est trop drôle. Mais je suis contente, ça me rappelle des bons souvenirs.
Tu dirais que c’est ce passage télé qui a lancé ta carrière?
Oui, c’est le point de départ médiatique. Un an et demi après, j’ai lancé ma chaîne YouTube, et les gens m’ont reconnue grâce à cette prestation. Tout a grandi à partir de là.
Sur TikTok, tu as 1,2 million d’abonnés. C’est devenu un passage obligé ou tu y prends encore du plaisir?
C’est par périodes. L’algorithme est hyper dur à comprendre. Parfois t’as l’impression de tout maîtriser, parfois rien ne marche. Ça tue un peu la spontanéité et la proximité avec le public. Tout devient une stratégie marketing. Moi, les vidéos promo à faire toute seule, c’est pas mon délire. Mais je suis obligée, donc je fais. Ce n’est pas la mort, mais c’est frustrant de ne pas pouvoir être 100% artistique.

Ton nouvel EP s’appelle "Trampoline". J’y ai vu une énergie de rebond, de liberté. C’est le message?
Oui, complètement. C’était le moment de prouver que je suis une vraie chanteuse, pas juste une tiktokeuse ou une youtubeuse. J’ai commencé avec la musique, donc quelque part j’ai toujours eu cette légitimité. Mais médiatiquement, c’est dur de sortir de cette case. Avec cet EP, je pense que j’ai réussi ce virage.
J’ai lu que ton rêve, ce serait de faire une comédie musicale. C’est toujours d’actualité?
Bien sûr! Ce serait le boss final de ma carrière. Je me vois bien à 50 ans, financer ma propre comédie musicale, jouer dedans, sortir un album, puis un film… et hop, box-office ! J’adore l’idée. Pour moi, c’est l’art total : théâtre, danse, musique, scénographie. Quand je vois une comédie musicale, j’ai l’impression d’entrer dans un monde parallèle. C’est magique.
Rencontre avec Satine à l'occasion de sa venue au Paléo Festival le 24 juillet dernier:
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