"L'autisme n'est pas une maladie, juste une différence"

La Journée mondiale de l'autisme a lieu ce dimanche. Témoignage d'un jeune Fribourgeois touché par ce trouble.

Julien Dessinet, membre du comité d'Autisme Fribourg, a à coeur de parler des enjeux qu'il rencontre au quotidien. © Frapp

Le trouble du spectre de l'autisme (TSA) est une neurodivergence qui provoque des difficultés dans les relations sociales et la communication de manière générale. Dans le canton de Fribourg, on estime qu'un peu plus de 300 personnes vivent avec un TSA.

Julien Dessinet, 34 ans, est membre du comité d'Autisme Fribourg. Touché par une forme classique d'autisme, il a été diagnostiqué sur le tard, il y a seulement 7 ans. Il fait partie des nombreuses personnes passées entre les mailles du filet durant leur scolarité et qui ont vu l'impact de leurs particularités sur leur quotidien s'intensifier.

"La plus grande différence, c'est la perception de l'environnement. Chaque bruit est distinct, la lumière est plus forte et le nombre de personnes qui m'entourent est aussi très important", témoigne le jeune homme.

Espérance de vie de 54 ans

Si le TSA ne réduit pas la longévité à proprement parler, les individus concernés partent en général plus tôt que les personnes non-autistes. En cause: un taux de suicide particulièrement élevé.

"Une personne qui s'adapte, se sur-adapte, qui prend toujours sur elle finit par devoir décompenser, et cela peut se faire sous une forme dépressive", explique Fabienne Clément, responsable de la communication de l'association Autisme Fribourg. "Beaucoup de personnes sont d'abord diagnostiquées dépressives et après seulement, on découvre qu'elles vivent avec une forme d'autisme."

Encore beaucoup à faire

Même si des mesures d'accompagnement sont déjà en place dans le canton, Autisme Fribourg alerte sur le manque de mesures d'intégration. "Le monde est pensé par rapport aux personnes non-autistes, ce qui rend sa perception difficile pour les personnes autistes", explique Julien Dessinet. Pour lui, impossible de travailler dans un open space par exemple. Le simple son du clavier d'un collège serait trop agressif.

Autre point essentiel: les interactions sociales. A l'heure où une bonne aisance relationnelle est indispensable pour travailler en entreprise, la venue d'une personne avec autisme peut perturber.

"Si une personne ne vient pas volontiers à la cafétéria pour parler avec ses collègues, cela ne doit pas être un élément de mise à l'écart de la personne", illustre Fabienne Clément. "Comme tout le monde, elle a besoin d'avoir des échanges, mais différemment, avec un autre rythme, une autre intensité."

Des enjeux que comptent bien mettre en avant Autisme Fribourg et l'association GIAF ce samedi. Organisée dans le cadre de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, la manifestation a lieu entre 13h et 17h30 au bâtiment Mozaïk de la Haute école de travail social Fribourg (HETS-FR), 16a route des Arsenaux.

Frapp - Dimitri Faravel
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