Un bois centenaire qui a encore de l'avenir
Malade, un douglas a été abattu près de Bulle. Son bois pourra être valorisé lors de la mise de bois de la Gruyère.
Le soleil se reflète sur la neige. Nathan Muet marche d'un pas décidé avec sa tronçonneuse à la main, vêtu de sa combinaison rouge et jaune, face au soleil, une légère brume l'entoure, la neige craque sous son poids. L'apprenti bûcheron de 3e année a son objectif en ligne de mire: un douglas de 35 mètres de haut.
Après avoir calculé la longueur de chute de ce géant originaire d'Amérique du Nord, Nathan Muet allume sa tronçonneuse qui résonne avec fracas. Il nettoie la base de l'arbre, enlève les branches parasites et autres végétaux. Il se dégage aussi une ligne de sortie, "son chemin de survie", pour quitter les lieux lorsque le géant chutera vers le sol.
Un arbre d'avenir
"On ne le coupe pas au hasard", explique Amédée Andrey, garde forestier de la ville de Bulle. "Je l'ai repéré cet automne, il dépérit. Cet arbre n'aurait pas passé l'été. Il faut le couper assez vite, lorsqu'il est encore vert, pour pouvoir valoriser son bois."
Avant d'attaquer le tronc du douglas, les chemins alentours sont sécurisés. "Attention !", crie Nathan Muet. Après quelques minutes, le douglas chute lourdement. "On espère que cette essence soit une essence d'avenir, même si elle est exotique", explique Patrick Ecoffey, responsable de la corporation forestière Moléson. "Il résiste bien au changement climatique et il pourrait à terme remplacer le mélèze." Son bois peut notamment être utilisé pour de la menuiserie extérieure. Il a aussi la particularité de grandir vite, plus vite que l'épicéa notamment.
Son bois, 7 mètres cubes, vieux de 120 ans, sera mis en vente lors de la 6e mise de bois de la Gruyère, qui a lieu jusqu'au 3 mars. Les bois vendus sont exposés à Echarlens. "On espère pouvoir en tirer plus de 200 francs par mètre cube" conclut Patrick Ecoffey.
