Un geste pour l'histoire des enfants placés de force

Les députés fribourgeois soutiennent la création de symboles pour rappeler l’histoire douloureuse des enfants placés de force.

Selon la Commission indépendante d’experts, près de 39'000 enfants auraient été placés de force entre 1930 et 1981 (image d'archive). © Frapp

Les députés fribourgeois ont voté un mandat demandant un soutien à des projets de médiation sur les mesures de coercition à des fins d’assistance. L'idée consiste à rappeler l’histoire des enfants placés de force, grâce à des lieux de mémoire permanents, pour les victimes et leurs descendants.

Le mandat, déposé par dix députés interpartis, a passé la rampe vendredi par 93 voix sans opposition et 1 abstention. Le Conseil d'Etat, via le ministre des affaires sociales Philippe Demierre, a soutenu la démarche. Des cantons ont déjà décidé de dédier des lieux ou des emplacements à la commémoration de l’histoire des enfances volées.

A Bâle-Campagne, par exemple, 13 bancs ont été installés. A St-Gall, une fontaine arbore une plaque commémorative et Lucerne s’est doté d’une exposition permanente. A Berne, l’Etat travaille de concert avec les communes, afin de disséminer les symboles commémoratifs. Le mandat invite le canton de Fribourg à en faire de même.

Des dédommagements

Pour mémoire, jusqu’en 1981, en Suisse, des enfants ont été placés de force hors de leurs foyers, souvent pour travailler dans des fermes. Ils ont été victimes de violences, regroupées sous le terme "mesures de coercition à des fins d’assistance", a rappelé le Conseil d'Etat dans sa réponse.

Une initiative populaire sur la réparation a débouché, via un contre-projet adopté par la population en 2016, sur une loi (LMCFA) qui a notamment permis à plus de 10'000 personnes de bénéficier d’un dédommagement de 25'000 francs au maximum, directement versé par la Confédération en guise de réparation du tort causé.

Encouragement fédéral

Selon la Commission indépendante d’experts, près de 39'000 personnes auraient été concernées entre 1930 et 1981. Un travail de mémoire a été entrepris et une exposition itinérante a traversé le pays entre 2009 et 2017. Elle s’était arrêtée à Fribourg en 2012.

Le mandat voté vendredi par les députés appuie sa demande sur l’article 16 de la LMCFA. Celui-ci stipule que "la Confédération encourage les cantons à participer à l’effort collectif de mémoire par la mise en place de symboles commémoratifs".

ATS
...