Un week-end au régime 2G: bilan auprès des lieux de loisirs
Les établissements fribourgeois avaient encore le choix entre la 2G et la 3G. La situation risque d'être chamboulée avec la possible 2G+.
Depuis lundi, tous les établissements publics ont la possibilité d'introduire la règle des 2G (vacciné ou guéri) et de refuser l'accès aux personnes seulement testées. Cela permet de lever l'obligation du port du masque, conformément aux mesures adoptées par le Conseil fédéral.
Sinon, ils peuvent toujours appliquer les 3G (vacciné, guéri ou testé), mais avec masque obligatoire. La situation est donc particulièrement délicate pour les bars et les discothèques, où il est difficile d'imposer le masque et les consommations assis.
"On n'avait pas le choix"
A Globull, il n'est pas envisageable d'imposer le port du masque. "On a décidé d'appliquer la règle des 2G, tout simplement parce qu'on n'avait pas le choix d'appliquer une autre méthode. Dans une boîte de nuit, le port du masque et la consommation assise ne sont pas compatibles avec le concept", déclare Gilles Ancion, co-directeur de Globull.
L'établissement a eu recours à la 2G lors de trois soirées: mardi, vendredi et samedi. Globull enregistre une très grosse baisse de fréquentation. Gilles Ancion l'estime à 30%. "La situation ne va pas s'améliorer avec l'instauration de la 2G+", déplore-t-il.
Fermer pour ne pas trier
Un autre haut lieu de la vie nocturne bulloise, Ebullition, n'a quant à lui pas instauré la mesure 2G ce week-end. Plusieurs membres du staff et de l'organisation ne sont pas vaccinés et il y avait peu d'événements prévus. La fermeture momentanée était donc la suite logique, d'après Jonas Brunetti, administrateur à Ebullition. D'autant plus que la 3G n'est pas envisageable dans une salle de concert.
Les personnes détentrices d'un billet ont pu contacter la billetterie en ligne pour demander un remboursement. Certaines ont fait don de leur billet en signe de soutien. "On se rend bien compte que les perspectives vont vers du 2G si on veut une ouverture", déclare Jonas Brunetti.
"J'espère qu'on ne refermera pas"
Thierry Loup, directeur d'Equilibre/Nuithonie, a appliqué la 3G, mais il n'est pas opposé à la 2G: "vu la situation sanitaire, on comprend tout a fait que si c'est la seule possibilité de maintenir nos théâtres ouverts [...], on devra bien appliquer la 2G. C'est malheureusement une contrainte supplémentaire pour la culture pour tous", annonce-t-il. Mais avec la 2G+, Thierry Loup estime que ce sera très compliqué. "J'espère qu'on ne refermera pas nos théâtres", souffle-t-il.
Concernant les billets, Equilibre/Nuithonie constate que les spectateurs se décident au dernier moment. Si une personne achète une entrée pour un spectacle et qu'elle ne peut plus y assister en raison des mesures sanitaires, elle serait remboursée, assure le directeur.
Pour rappel, le Conseil fédéral a mis deux variantes en consultation vendredi. La décision finale incombe aux cantons:
- Variante 1: généraliser la règle des 2G à tous les espaces intérieurs avec une obligation de porter un masque et de consommer assis. Si ce n'est pas possible, comme dans les bars et les discothèques, il faudrait présenter un test Covid négatif en plus de la preuve d'une vaccination ou d'une guérison ("2G+");
- Variante 2: généraliser la règle des 2G à tous les espaces intérieurs avec une obligation de porter un masque et de consommer assis. Les lieux dans lesquels cette mesure n'est pas applicable devraient fermer (restaurants, fitness, bars ou discothèques).