Abus sexuels: 12 ans de prison pour le magnétiseur veveysan

Le Tribunal de la Veveyse a rendu son jugement dans l'affaire de l'homme qui prétendait guérir des faux maux pour abuser des femmes vulnérables.

Le verdict est tombé pour le magnétiseur veveysan. Le quinquagénaire écope de 12 années de prison sans sursis. Le Tribunal pénal de Châtel-St-Denis, qui s'aligne sur la peine requise la semaine dernière par le Ministère public, l'a reconnu ce jeudi coupable de viols, tentatives de viols et contraintes sexuelles. 

En outre, l'homme ne pourra plus exercer une activité, professionnelle ou non, qui pourrait le mettre en contact avec des personnes vulnérables. Il ne pourra plus non plus travailler dans le domaine de la santé.

Les juges ont aussi admis les demandes d'indemnités pour tort moral pour un total de 76'000 francs. Pour le président du tribunal, l'intelligence limitée du rebouteux n'excuse pas ses gestes: il avait conscience de ses actes.

Un autre argument de la défense a été balayé jeudi ; celui qui disait que le magnétiseur ne faisait que d'appliquer des traitements appris en Thaïlande. La défense devrait faire recours au Tribunal cantonal. 

Rappel des faits

Les faits ont eu lieu entre 2007 et 2022. L'accusé rencontrait des femmes qui se trouvaient dans une mauvaise période de leur vie (problème au travail, chômage, rupture, deuil). Il leur diagnostiquait des maladies imaginaires, ce qu'il appelait des "boules", "des blocages" ou des "noyaux de cerise" qui se situaient dans le ventre ou dans les seins. Il assurait pouvoir les soigner parce qu'il aurait un don.

Comment prétendait-il les soigner? En les touchant ou en les pénétrant, souvent sans protection. Il leur assurait que son pénis pouvait les soigner. Il les forçait aussi à le masturber pour, disait-il, le soulager de douleurs. Il assurait que ses douleurs à l'aine "devaient sortir par l'éjaculation".

Si elles refusaient, il leur faisait craindre le pire: l'hôpital et des traitements très chers, une aggravation de leur "maladie", ou encore la perte d'un proche. Pour arriver à ses fins, le Veveysan s'inventait également des liens avec la police ou avec l'ONU.

RadioFr. - Vincent Dousse
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