Vivre avec les séquelles d'un AVC
Cindy Engelmann a subi un AVC il y a près de 10 ans. Aujourd'hui, elle en ressent les conséquences, physiquement et mentalement. Témoignage.
"J'avais 26 ans et ma fille n'en avait que 2, elle était toute petite et ne comprenait donc pas forcéement ce qui m'arrivait. J'ai senti une douleur très forte dans ma tête, j'ai voulu m'allonger dans ma chambre mais je n'en ai pas eu le temps". Il y a presque 10 ans, Cindy Engelmann était chez elle lorsqu'elle s'est évanouie à cause d'un accident vasculaire cérébral.
"J'étais au téléphone avec mon mari et je lui ai demandé de venir. Il était au travail et m'a répondu qu'il ne pouvait pas, puis j'ai crié et suis tombée dans les pommes", raconte la rescapée. Cet accident traumatique lui a laissé beaucoup de séquelles, dont certaines la hantent encore aujourd'hui. "La Cindy d'avant est morte et je dû me reconstruire, faire une nouvelle Cindy."
Une maman "cabossée"
Suite à l'AVC de sa mère, Délya Engelmann a appris très jeune à se débrouiller. Elle préfère voir le bon côté des choses et conçoit cet accident comme un apprentissage de la vie. "Certaines personnes dans ma classe ne font rien de leur journée, elles ne savent pas grand chose de la vie."
La jeune fille représente encore aujourd'hui le remède aux souffrances de sa maman. "C'est elle qui m'a sauvée, s'émeut Cindy Engelmann. Elle continue à me sauver tous les jours." Délya peut désormais aider sa maman, pour qui certaines tâches, même simples, peuvent sembler une montagne à gravir. "J'ai dû réapprendre à tenir ma tête, à parler, à avaler ma salive... Rien que pour être assise, il m'a fallu plusieurs mois."
Cindy Engelmann ne voit plus rien sur sa gauche, et il lui faut parfois un peu de temps de repos après s'être tirée un café. Elle ne reconnaît pas les visages et ne ressent plus les émotions, c'est en somme toute la partie gauche de son cerveau qui dysfonctionne. "Je ne vis pas, je survis. Mais je me dis que c'est mieux d'être une maman cabossée que de ne pas être là du tout."