Votre relation de couple est-elle violente ?

L'autotest d'une association genevoise peut aider à prendre conscience d'une situation anormale. A Fribourg on fait aussi de la prévention.

Prendre conscience qu'on vit une situation de violence est souvent très difficile © Keystone

"Les disputes avec votre conjoint font-elles que vous vous sentez rabaissée ou que vous vous sentez dévalorisée? Vous êtes-vous déjà senti effrayée par ce que votre conjoint dit ou fait? Votre conjoint vous a-t-il déjà maltraitée physiquement?"

Ce sont quelques unes des questions posées par l'association genevoise AVVEC Aide aux victimes de violence en couple dans son autotest en ligne. L'objectif: évaluer de quoi est fait le lien amoureux entre deux partenaires et éviter une escalade de violence qui peut parfois conduire à un drame. Et qui, dans tous les cas, est destructrice pour toute la famille, conjoints et enfants inclus.

Cycle infernal

Comme le souligne Martine Lachat Clerc, directrice de Solidarité Femmes Fribourg - Centre LAVI, il est souvent difficile d'identifier cette spirale infernale. "Il y a une période de tensions, l'agression arrive et suite à ça il y a une période qu'on appelle la lune de miel". Une période au cours de laquelle l'auteur des violences tente de culpabiliser sa victime qui doute d'elle-même, éprouve de la peur et de la honte. Puis l'agresseur redevient gentil, offre des cadeaux. La vie reprend son cours, mais ce cycle délétère se reproduit: "Plus le temps passe, plus les cycles se rapprochent et plus la violence devient forte."

Il est donc extrêmement important et même vital d'identifier ce mécanisme  insidieux. Il y a des signes: le conjoint violent isole son ou sa partenaire de son entourage, l'empêche de travailler, prend le pouvoir sur les finances du couple. Une véritable emprise!

Un bon outil

L'autotest est, selon Martine Lachat Clerc, un bon outil, surtout quand le couple s'est formé récemment. "Plut tôt on détecte la violence, plus on va pouvoir rendre attentifs les partenaires qu'ils entrent dans une relation malsaine." Et la mise en place rapide d'un soutien permet aussi d'en sortir plus facilement. Quand le système de contrôle et de domination est déjà bien installé, c'est nettement plus compliqué d'agir. Car la victime n'a plus forcément les ressources nécessaires pour prendre conscience de la situation et des risques qu'elle encourt.

Solidarité Femmes Fribourg - Centre LAVI ne propose pas d'autotest, mais travaille avec d'autres associations notamment "Violence que faire" qui agit au niveau romand. Elle propose ce genre de questionnaires sur son site internet.

Et puis quand l'association fribourgeoise donne ses flyers dans la rue à l'occasion de la Grève des Femmes le 14 juin, par exemple, elle pourrait aussi distribuer des autotests, afin d'ouvrir le dialogue et d'interpeller. Les questions ne portent pas directement sur la violence conjugale mais sur la nature de la relation de couple. Et là "ça concerne tout le monde".

RadioFr. - Sarah Camporini
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