Zoë Më: "Ma chanson "Voyage", c'est un cadeau que je rends"

La Fribourgeoise aborde sereinement sa participation à l'Eurovision le mois prochain. Rencontre avant le grand événement.

A 24 ans, Zoë Më représentera la Suisse à l'Eurovision à Bâle. © Frapp

RadioFr: Vous allez représenter la Suisse à l'Eurovision dans quelques semaines. Comment on se sent à l'approche de cet événement?

Je me sens très très bien. J'ai hâte. Je sais depuis décembre que je vais représenter la Suisse. Alors, je peux enfin chanter ma chanson!

C'est une fierté de représenter la Suisse? 

Une énorme fierté. En particulier parce que cette année l'Eurovision se déroule en Suisse, et aussi parce que je suis née à Bâle où aura lieu le concours. Mes grands-parents vivent toujours à Bâle. Après, on est allés en Allemagne avec ma famille avant de venir à Fribourg, où j'habite depuis mes 9 ans. J'ai appris le français ici. Je dis toujours que c'était un cadeau que la Suisse m'a offert. Et maintenant, avec ma chanson "Voyage" en français, je peux rendre ce cadeau. 

Depuis l'âge de 10 ans, vous écrivez vous-même vos chansons. Comment avez-vous composé "Voyage"?

J'ai écrit "Voyage" quand j'étais en Écosse. Je me trouvais dans une ferme de sapins de Noël. Il n'y avait rien. Juste des moutons, moi et un piano. J'ai composé le couplet, le refrain. Et après, le lendemain, il y avait une session parce qu'on m'a demandé de rejoindre un camp d'écriture pour l'Eurovision. Donc, j'ai sorti mon couplet et mon refrain écrits la veille. J'ai demandé: "Est-ce que ça pourrait être une chanson Eurovision?" Et on a fini la chanson à trois.

Dans cette chanson, il y a tout ce que vous aimez faire?

Oui, j'espère. Je suis vraiment très fière de la chanson. "Zoë", en grec, ça veut dire la vie. Et "më", en japonais, ça veut dire l'œil. Et j'ai toujours dit que je suis là pour observer la vie, pour écrire des histoires. Avec "Voyage", j'ai l'impression que je peux partager toute ma douceur, toute ma manière de voir le monde. 

Mais il y a quand même ce petit côté acidulé. Ce n'est pas toujours tout doux, tout rose...

J'avais envie que toute la chanson soit un voyage, comme son titre l'indique. Donc, on commence doux et après, il y a ce bridge qui change un peu. La fin change encore une fois, au dernier refrain. On a aussi beaucoup changé de tempo dans la chanson. 

Qu'est-ce que vous attendez de la compétition?

Déjà, j'ai vraiment envie que les gens puissent découvrir mon univers. Et puis, c'est une expérience unique dans une vie. Quand j'aurai 80 ans, je veux me rappeler que j'ai fait l'Eurovision quand j'en avais 24! C'est quand même dingue. 

Vous avez fait la Gustav Academy aux côtés de Gjon's Tears et Crème Solaire. Qu'est-ce que cette Académie vous a apporté?

C'est la Gustav qui m'a appris que je voulais être musicienne, que c'était quelque chose que je peux faire, que je sais faire. Il y avait plein d'autres chanteurs super doués, et moi, mon premier réflexe, c'était de dire: je suis songwriter [ndlr auteure-compositrice]. C'est là où j'ai réalisé que je suis artiste, chanteuse, mais aussi songwriter, que c'est ça qui a l'essence de qui je suis.

Avant vous, il y a eu le Fribourgeois Gjon's Tears, qui est aussi un ami à vous. Est-ce qu'il vous a ouvert la voie?

Quand j'ai vu que Gjon faisait l'Eurovision, j'étais super stressée pour lui. Je me dis que je n'aurais pas fait ce concours sans lui. J'ai vraiment appris à l'aimer en le voyant faire l'Eurovision.

Etes-vous amatrice de l'Eurovision?

J'avais entendu les chansons qui ont gagné l'Eurovision depuis 2010, mais je n'ai jamais vraiment vu toutes les émissions en entier. Et c'est vraiment que quand Gjon a fait l'Eurovision que j'ai vraiment regardé tout le show de A à Z. Et après, je suis tombée dans un "rabbit hole", comme on dit en anglais. Je regardais même les finales nationales des autres pays. J'ai réalisé à quel point j'aimais ça. 

C'est un dispositif énorme, avec des centaines de millions de téléspectateurs. Est-ce que ça vous fait peur?

Je n'ai pas peur. Il y a juste ce truc où je me dis que je veux que dans quelques années, je puisse regarder en arrière et me dire que je suis vraiment fière de ce que j'ai fait. Donc, ça demande juste beaucoup de travail.

Qui sont vos plus grands concurrents? 

Je sais qu'il y a des personnes qui disent que c'est une année qui n'est pas très, très forte. Pour moi au contraire, beaucoup de chansons me plaisent énormément. Je pense qu'il y a vraiment plusieurs chansons qui pourraient gagner. 

Est-ce que grâce à vous, la Suisse peut gagner deux fois de suite?

La Suisse peut gagner deux fois de suite les cœurs des gens. Ça, c'est sûr. Et après, on verra quel résultat va venir avec!

Frapp / RadioFr. - Karin Baumgartner / Vidéo: Alexia Nichele
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