Se reconvertir à 40 ans, c'est possible
C’est le pari de la Fribourgeoise Cindy Butti. À quarante ans, elle a décidé de tout abandonner pour se tourner vers l’enseignement.
À l’approche de la quarantaine, beaucoup remettent en question leur parcours professionnel. C’est le cas de Cindy Butti, mariée et mère de trois enfants, qui a choisi de se reconvertir dans l’enseignement.
Après avoir élevé ses enfants, travaillé en garderie puis enseigné la couture, Cindy découvre sa passion pour la transmission. Pendant quatre ans, elle enchaîne les remplacements dans les écoles, sans s’engager dans une formation, préférant rester disponible pour ses enfants.
"Un jour, une enseignante m’a appelée pour un remplacement en 3H. J’ai accepté sans hésiter. Une fois devant la classe, tout m’a semblé naturel. Je me suis dit: je suis à ma place", raconte-t-elle.
25 ans sans étude
En 2023, elle réussit les examens d’entrée à la Haute École Pédagogique de Fribourg. "La première année a été difficile. Cela faisait 25 ans que je n’avais pas étudié! Mais mes enfants, mon mari, ma famille et mes amies m’ont soutenue", se souvient-elle.
Au-delà des défis financiers et logistiques liés à la vie de famille, Cindy trouve rapidement ses marques à l’école. "Tout le monde pensait que j’étais déjà prof! J’ai été super bien accueillie, mes copines m’appelaient maman Cindy", sourit l'étudiante.
"Capacité d'adaptation"
Pour Muriel Surdez, sociologue à l’Université de Fribourg, les reconversions choisies sont de plus en plus valorisées: "Ces parcours montrent une grande capacité d’adaptation. Une personne qui réalise un rêve longtemps mis de côté mobilise souvent des ressources insoupçonnées".
Toutes les reconversions ne passent pas par une haute école. Des solutions existent: formations en cours d’emploi, aménagements de durée ou de rythme. Les changements de cap, même exigeants, sont plus que jamais possibles.