Nouveau rebondissement dans l'affaire de l'audit du SEnOF
L'audit externe sur le SEnOF ne pourra pas se pencher sur l'impact des politiques éducatives mises en place par le canton.
Le canton ne pourra pas se pencher sur tous les points demandés par les députés dans l'affaire de l'audit du Service de l'enseignement. Le Conseil d'État fribourgeois indique ce matin dans une réponse que certains aspects critiqués par le Parlement ne relèvent pas de son ressort.
Pour rappel, en décembre, une dizaine de députés ont demandé un audit externe sur le Service de l'enseignement obligatoire de la langue française (SEnOF). Cette demande faisait suite aux tensions autour du directeur du CO de la Tour-de-Trême, licencié depuis. Les députés exigeaient une évaluation de la gestion au sein du service et une analyse de l'impact des politiques éducatives sur la performance des élèves.
Ce deuxième point, qui a notamment été critiqué par l'ancien directeur, ne peut pas être examiné en l'état pour deux raisons, affirme le canton. Premièrement, il faut du temps pour évaluer la pertinence de ces politiques sur les résultats des élèves. "Il faudrait passer par un mandat de recherche à un institut universitaire qui prendra plusieurs années", souligne la réponse.
D'ailleurs, il existe déjà des enquêtes de ce type, réalisées par la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP), rappelle le Conseil d'État. La première a eu lieu avant la pandémie. Et les élèves fribourgeois avaient été bons. Ils se situaient au-dessus de la moyenne suisse. La prochaine devrait sortir entre 2025 et 2026.
Autre point qui pose problème: les objectifs d'enseignement inscrits dans le Plan d'étude romand ne sont pas définis par le SEnOF mais à l'échelon supérieur. Ils sont les mêmes pour tous les cantons.
Le Conseil d'État recommande donc de fractionner le mandat déposé par les députés. L'audit portera uniquement sur la gestion du Service de l'enseignement. En cas de refus de fractionnement, le canton demande au Grand Conseil de rejeter le mandat, "dans la mesure où la majeure partie des souhaits des auteurs sont pris en considération par l'audit externe dont les travaux préparatoires ont déjà été lancés".