Mandat accepté pour un audit externe sur le SEnOF

Le Grand Conseil a accepté l'audit externe, mais s'est opposé au fractionnement recommandé par le Conseil d'Etat.

Le mandat a passé la rampe après un débat nourri et émotionnel sur l'état de l'école fribourgeoise. © La Télé.

Les députés fribourgeois ont accepté vendredi un mandat interparti demandant un large audit externe pour le Service de l’enseignement obligatoire de langue française (SEnOF). Ils n'ont pas suivi la position du Conseil d'Etat, qui voulait restreindre le champ d'analyse en enlevant deux points: un sur la vision globale de l'enseignement et l'autre sur le cas concret du licenciement de l'ancien directeur du CO.

Pour l'exécutif, il n’est en effet pas possible d'examiner l’impact des politiques éducatives sur la performance des élèves sans passer par un mandat de recherche qui prendra plusieurs années. Les politiques éducatives ne sont pas pensées par le SEnOF, mais à un niveau supracantonal, a d'ailleurs relevé la cheffe de la Direction de la formation (DFAC) Sylvie Bonvin-Sansonnens. L’audit devrait uniquement "investiguer les allégations d’abus d’autorité et de mobbing que subiraient des employés du SEnOF ainsi que déterminer l’existence de conflits d’intérêts potentiels".

Rétablir la confiance

Le mandat a passé la rampe par 71 voix contre 25 et 7 abstentions, après un débat nourri et émotionnel sur l'état de l'école fribourgeoise. Il n'avait pas obtenu la procédure accélérée en décembre bien qu'avalisée, faute de majorité qualifiée. L'idée des douze mandataires vise à faire la lumière sur le malaise qui règne au sein du SEnOF.

Plusieurs députés ont insisté sur la nécessité d'accepter le mandat dans sa totalité en opposition avec le fractionnement souhaité par l'exécutif. A l'instar du député centriste Christian Clément pour qui "il y a un malaise profond". Selon lui, il s'agit de rétablir la confiance. Des voix se sont aussi fait entendre pour soutenir le Conseil d'Etat. Le gouvernement a d'ailleurs déjà initié un audit externe.

"Les allégations contenues dans le mandat devront être vérifiées", a complété son collègue vert François Ingold, favorable au fractionnement. "L'instruction publique est une vieille dame bourgeoise", a-t-il précisé eu égard à la conduite de l'enseignement dans le canton de Fribourg au cours des dernières décennies.

Licenciement d'un directeur

La discussion de vendredi devant le plénum est intervenue dans le contexte du licenciement retentissant survenu à fin janvier du directeur du Cycle d’orientation de La Tour-de-Trême par la DFAC. Cette dernière lui reproche en substance "d’avoir informé des tiers d’éléments relatifs à l’avertissement" dont il faisait l’objet.

Depuis, le directeur du CO en question a porté l'affaire devant le Tribunal cantonal il y a un mois. Cité dans les médias fribourgeois, son avocat a constaté que les conditions pour un licenciement avec effet immédiat n'étaient pas remplies "à la fois en ce qui concerne le motif invoqué et le respect des prescriptions légales".

ATS
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