Bulle ne veut pas se forcer à féminiser ses rues

Le Conseil général a refusé lundi la transmission d’un postulat demandant de donner des patronymes féminins à ses futures rues ou quartiers.

Thérèse Grandjean a par exemple créé la section bulloise du Club des femmes alpinistes en 1943. © PS Bulle

Féminiser le nom des nouvelles rues oui, mais sans s'imposer un quota. C'est en substance ce qu'a répondu le Conseil général de Bulle lundi soir. Les élus bullois ont refusé la transmission d’un postulat allant dans ce sens.

La proposition émanait du Parti socialiste. Elle demandait que l’exécutif communal s’engage à nommer les futures rues ou quartiers aux noms de femmes qui ont marqué l’histoire "jusqu'à ce que leur nombre soit égal à la quantité de rues désignant un homme." Bulle compte aujourd'hui 28 rues qui portent un patronyme masculin.

Cette dernière phrase a déplu aux partis de droite et du centre (Le Centre, PVL, UDC, PLR). "C'est vraiment la question des quotas qui nous posait un problème, défend l'élu UDC Yvan Roeske. Sinon sur le fond, avoir des rues avec des noms féminins, c'est très bien." 

Au grand dam de la gauche. "Le résultat est très décevant, réagit Carole Fritschi, l'une des autrices du postulat. Finalement, on a voté contre l'égalité, ce qui pour moi est un vote conservateur."

Au mois de juin, à l’occasion de la grève féministe, le parti socialiste bullois avait collé 17 noms de personnages féminins historiques sur les murs. Parmi elles, on peut citer Juliette Esseiva, Julia Allaman-Jaggi, Thérèse Grandjean, ou encore Jeanette Schneider-Rime. Aujourd'hui décédées, ces Fribourgeoises ont été fondatrices de la société de gymnastique, créatrice de club alpin, ou encore administratrice de l'Hospice général à Genève. Fribourg a féminisé récemment deux de ses places: avec la première doyenne de l'UniFr Laure Dupraz et la politicienne Liselotte Spreng.

RadioFr. - Karin Baumgartner
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