Le développement contesté du campus AgriCo mis à l'enquête

Le campus se prépare à accueillir le nouvel atelier de transformation de volaille de Micarna, qui remplacera celui de Courtepin.

La phase d’exécution des travaux sur le site broyard débutera en été 2025 pour se terminer à fin 2027. © ECPF
La phase d’exécution des travaux sur le site broyard débutera en été 2025 pour se terminer à fin 2027. © ECPF
La phase d’exécution des travaux sur le site broyard débutera en été 2025 pour se terminer à fin 2027. © ECPF
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L’Etablissement cantonal de promotion foncière (ECPF) met ce vendredi à l'enquête publique les infrastructures nécessaires au développement du campus agroalimentaire AgriCo, à Saint-Aubin. Les investissements publics et privés approchent 500 millions de francs.

Dans cette somme, 400 millions de francs sont destinés au nouvel atelier de transformation de volaille de Micarna, qui remplacera celui de Courtepin. Il s’ajoute au plus de 35 millions déjà investis, ont indiqué vendredi le conseiller d'Etat Olivier Curty et le directeur de l'ECPF André Schoenenweid.

La phase d’exécution des travaux sur le site broyard, propriété de l'ECPF, débutera en été 2025 pour se terminer à fin 2027, ont précisé les intervenants à Saint-Aubin. Le nombre d’emplois passera de 120 actuellement pour une trentaine d’entreprises, à plus de 700, avec un objectif à terme de plus de 1600 emplois.

Un développement contesté

L'essor du site broyard suscite des oppositions de citoyens depuis plusieurs mois. L'implantation de l'abattoir de Micarna en particulier est au centre de ces contestations. "Les installations de Courtepin sont vétustes et ne seront bientôt plus aux normes", rappelle Olivier Curty. "Ce nouvel atelier de transformation utilisera moins d'eau, il consommera de l'électricité renouvelable. Et finalement, il permet de maintenir 500 emplois dans notre canton."

Ces arguments ne convainquent pas les défenseurs de la cause animale. "C'est un lieu ou 31 millions d'individus seront tués chaque année", répond Athénaïs Python, journaliste pour le média Animaux politique suisse et militante. "On ne peut que se demander: est-ce qu'il n'y aurait pas d'autres idées de projets plus éthiques et durables qu'un gigantesque abattoir?"

Greenpeace Suisse a déposé récemment un recours devant le Tribunal cantonal, en reprochant à l'Etat de Fribourg de refuser de publier le contrat de vente du terrain à Migros. Les opposants se mobiliseront ce samedi dans plusieurs villes du canton pour protester contre le projet.

Pour 30 à 40 ans

Malgré les oppositions au projet, l’Etat de Fribourg entend se montrer exemplaire dans la réalisation du campus. Les projets ont été "conçus dans le respect de l’environnement, du développement durable et de l’économie circulaire. C’est un principe de base qui vaut et vaudra pour tous les travaux réalisés sur le site", a précisé André Schoenenweid.

Les infrastructures projetées couvriront les besoins du site pour les 30 à 40 prochaines années. Les mises à l’enquête intègrent une liaison régionale pour l’approvisionnement en eau potable ainsi qu'une interconnexion des réseaux pour garantir et assurer l’approvisionnement de toute la région.

L'implantation d’une STEP industrielle et l'intégration de la STEP régionale, avec raccordement des entreprises du site, est aussi prévue. Les plans comprennent encore la construction d’une plateforme de mobilité avec parking en silo et des infrastructures de mobilité multimodale.

ATS - Sarah Camporini / Mattia Pillonel
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