Comment s'adapter aux bâtiments protégés?
Près de 20'000 constructions sont protégées dans le canton, ce qui peut compliquer l'aménagement du territoire.
Il y a quelques jours, le Tribunal cantonal tranchait: la commune de Châtel-Saint-Denis ne peut pas réaménager sa route cantonale en direction de la gare à cause de deux bâtiments protégés au croisement de la route de Vevey et de l'avenue de la gare. Une mesure qui concerne 4 % de l'ensemble des immeubles du canton.
"Dans certains secteurs urbains, comme les vieilles villes de Bulle ou de Romont, tous les bâtiments sont protégés", constate Stanislas Rück, chef du Service des biens culturels. La commune de Châtel-Saint-Denis fait partie de ces cas, ce qui peut bloquer les transformations ou poser un problème lors de travaux.
"Je prends simplement l'exemple des panneaux solaires", explique Roland Mesot, conseiller communal à Châtel-Saint-Denis. "Les propriétaires qui vivent dans la Grand-Rue et qui souhaiteraient en installer sont obligés de faire valider les travaux par le Service des biens culturels, alors qu'ils pourraient le faire sous forme d'annonce dans d'autres zones."
Le Service des biens culturels recense environ 20'000 immeubles dans le canton de Fribourg, incluant les bâtiments, mais également les fontaines ou encore les croix de chemin, par exemple. C'est lui qui émet un préavis au canton et, plus précisément, à la Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l'environnement (DIME). Finalement, la DIME tranche en effectuant une balance des intérêts entre l'importance de la bâtisse et l'intérêt local ou cantonal derrière sa destruction.
Et dans le cas des deux immeubles à Châtel-Saint-Denis, le Tribunal cantonal pourrait revenir sur sa décision et autoriser leur destruction s'il constate de réelles difficultés de circulation dans le secteur ces prochaines années.