Des cabanons vieux de septante ans vont être détruits
À Cheyres, les cabanons de pêche appartenant à la famille Vaucher-Arm vont disparaitre, après plus de septante ans d'existence.
Sur les bords de la Grande Cariçaie, la famille Vaucher-Arm a vécu des activités de la pêche pendant des décennies. Leur histoire est portée, notamment, par les trois cabanons leur appartenant, construit en face du lac de Neuchâtel, à Cheyres, entre 1950 et 1960. Malheureusement, ceux-ci vont disparaitre, après que la famille ait accepté la subvention de 10'000 francs proposée par les cantons de Fribourg et Vaud pour la démolition des habitations sur les bords du site de la Grande Cariçaie.
Les constructions, berceau d'émotions et de souvenirs, sont le témoignage du mode de vie simple, mais pas toujours facile, qu'adoptait la famille à l'époque. "C'était une vie dure. À cette même période, il fallait casser la glace, dans le froid. Nous, enfants, apportions le thé dans des boilles à lait et nous nous réchauffions avec un poêle à bois", raconte Rosemarie "May" Vaucher-Arm, la copropriétaire.
Malgré la nostalgie, l'aspect financier mêlé au ras-le-bol et à la fatigue ont poussé la famille à accepter la subvention proposée par l'État de Fribourg, que les propriétaires de chalets avaient refusé l'année passée. La décision a été prise, selon May Vaucher-Arm, non sans regrets. "On s'est fait attraper. Mis à part nous, personne n'a voulu signer cette idiotie. La nature s'en fiche de nos cabanons, elle est préservée avec notre présence", déplore-t-elle.
Ce sentiment est partagé par d'autres propriétaires de chalet, prêts à se battre pour la préservation de leur bien. Ceux-ci sont, d'ailleurs, défendus par l'association des riverains de la rive sud du lac de Neuchâtel (ARSUD). "Nos membres propriétaires ont eu le sentiment d'être victime d'une manœuvre des cantons de Fribourg et Vaud pour éviter les procédures judiciaires en cours, ainsi qu'éviter le débat sur la réelle plus-value de la destruction des habitations". Pour l'instant, l'objectif de l'association reste de trouver un accord avec l'État.