Des comportements déplacés à Marsens au sein du RFSM
Huit mois après des révélations de harcèlements, un rapport en dit plus sur l'ambiance de travail qui régnait au sein de l'établissement.

Un médecin cadre a eu, à plusieurs reprises, un comportement déplacé au sein du Réseau fribourgeois de santé mentale à Marsens.
Un audit de 17 pages, mené au mois de mars par le bureau Evoluthys, que nous avons pu consulter, confirme des dysfonctionnements et cas de harcèlements au sein du service psychiatrique des personnes âgées. Cela avait conduit, en début d'année, à la suspension du médecin directeur, puis à son départ définitif cet été.
Toutefois, les conclusions de l'enquête administrative, n'avaient jusqu'ici pas été totalement rendues publiques. Elles permettent donc aujourd'hui, plusieurs mois après, d'en savoir plus sur les faits reprochés au médecin cadre en question.
Au total, 55 témoignages d'employés ont été compilés. Dans le document, auquel nous avons eu accès, les propos sont caviardés mais pas les conclusions et recommandations émises par le bureau de consulting. Elles montrent, par exemple, que ce médecin directeur a tenu durant plusieurs années des propos qui "fragilisent, décrédibilisent les employés et ternissent leur estime de soi". Le rapport s’étonne d'ailleurs «qu’il n’y ait eu aucun recadrage formel» effectué par la direction.
L'audit fait également état d'une gestion managériale inappropriée qui a probablement eu des conséquences jusque sur la prise en charge des patients. Par contre, le rapport ne va pas jusqu'à parler de mobbing ni de cas avérés de harcèlement sexuels. Néanmoins, le document évoque quand même "des faits de drague et de jeu de séduction inapproprié sur un lieu de travail."
De plus, l'enquête administrative indiquait que 70% des collaborateurs auditionnés connaissaient les canaux mis en place par le RFSM pour signaler des cas jugés problématiques. Toutefois, dans les faits, seuls 30% des sondés y recourraient en cas de besoin. Le bureau de consulting Evoluthys recommande ainsi de réorganiser la direction médicale et de "recréer un climat de confiance sécurisant pour autoriser la parole."
Du mieux aujourd'hui ?
Huit mois après les conclusions de cette enquête administrative, le gouvernement fribourgeois estime que le conseil d’administration du Réseau fribourgeois de santé mental a tiré les enseignements et pris des mesures en conséquence. Le RFSM mènera notamment en 2022 une enquête de satisfaction auprès de son personnel. Une action de sensibilisation à la problématique du harcèlement sera aussi prochainement lancée.
Dans sa réponse donnée ce mercredi au député Jean-Pierre Doutaz, qui s'inquiétait des conditions de travail au sein de cet établissement public, le Conseil d'Etat réitère donc sa confiance dans la direction.
De son côté, le SSP (Syndicat des services publics)) estime que toutes les mesures nécessaires n'ont pas été prises. "On n'a pas résolu le problème de fond: à savoir comment de tels comportements déplacés ont pu avoir lieu dans un établissement public sans que personne n'agisse?", réagit Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP-Fribourg.